Malgré l’inflation, cette année, les parents des élèves des écoles élémentaires de Clermont-Ferrand ne payeront pas plus cher la cantine. La municipalité a engagé des moyens supplémentaires pour maintenir les prix à la rentrée.
Pas d’augmentation du prix de la cantine à Clermont-Ferrand pour la rentrée scolaire 2022. La Ville a décidé de maintenir les prix en vigueur lors de l’année scolaire précédente, et ce, malgré l’inflation qui touche les produits alimentaires. Selon Olivier Bianchi, maire PS de la ville, ce maintien des coûts est en partie financé par la municipalité : “La condition qui nous a permis de réussir, c'est qu'on est un service public, c'est à dire que toute la politique de restauration scolaire appartient à la ville. Si je décide d'accompagner le surcoût des aliments, c'est une décision qui me revient. Si je travaillais avec un prestataire privé, il me ferait porter un certain nombre d'obligations financières.” Il ajoute que cette décision a été prise dans l’optique d’accompagner les familles afin qu’elles n’aient pas à supporter des charges supplémentaires : “On a pris une décision politique. A partir du moment où le pouvoir d'achat est vraiment très précaire, j'ai souhaité que ça ne soit pas l'usager qui prenne en charge ce surcoût, mais que ça rentre dans le budget de la ville.”
Des surcoûts "élevés"
Pourtant, les hausses des prix de certaines denrées sont très importantes, annonce l’édile : "On a des chiffres d'augmentation du prix des approvisionnements et des achats qui sont élevés : 44% pour la viande, 40% pour le beurre, 39% pour les fruits de mer et les poissons...” Selon Olivier Bianchi, le coût déjà supporté par la ville est bien supérieur à la contribution apportée par une grande partie des parents : “Il faut savoir qu’à Clermont-Ferrand, une ville plutôt modeste, pour 45% des enfants qui mangent à la cantine, leurs parents payent moins de 1€. Ils sont sur la grille tarifaire la plus faible alors que ça nous coûte 15€ à peu près par repas.”
Des solutions pour réduire les prix
Alors, pour ne pas ponctionner démesurément le budget de la collectivité, il a fallu trouver des solutions. Selon le maire, elles passent d’abord par l’approvisionnement : “Il y a des négociations plus sévères avec les fournisseurs, à partir du moment où on a mis en place de plus en plus de circuits courts. On est dans une relation qui est plus facile qu'avec de grands importateurs massifs, ça nous permet de négocier avec les fournisseurs et de réfléchir à des surcoûts moins forts.” La municipalité a également travaillé sur le gaspillage alimentaire afin de réduire les coûts. “On essaye depuis des années de mesurer les portions pour être appropriées exactement du point de vue calorique. On a une diététicienne à la direction qui s'occupe de faire tous les menus. On utilise également des aliments un peu moins chers : des légumes verts en circuit court plutôt que des kilotonnes de frites achetées à l'extérieur.”
Un manque de visibilité
Si pour cette année les familles n’auront pas à payer la cantine plus cher, le maire explique manquer de visibilité pour les années suivantes : “Si l'inflation continue à durer à ce rythme-là, il y a un moment où même le budget de la ville ne pourra pas y suffire. Je ne sais pas ce que seront les rentrées à venir. Pour cette année, les prix sont maintenus toute l'année scolaire et rendez-vous à la rentrée prochaine.” Dans les écoles élémentaires de Clermont-Ferrand, on sert pas moins de 6 500 repas par jour avec, selon la Ville, 48 % produits durables et 36 % de Bio. Permettent de réduire également les coûts, les 2 menus végétariens par semaine proposés aux élèves.