La tentative de suicide d’un étudiant à Lyon suscite colère et douleur.Un acte désespéré pour dénoncer sa précarité étudiante. Le syndicat solidaires étudiant-e-s dont il est adhérent a lancé un appel à se rassembler mardi 12 novembre dans tout la France, comme à Clermont-Ferrand.
Pour dénoncer la précarité qu'il subissait, un étudiant de Lyon s'est immolé. « Travailler et galérer. Certains étudiants ont l’impression que cela fait partie d’un rite initiatique. Cela me désole qu’ils pensent comme ça ». Engagé il y a trois ans chez Solidaires étudiant-e-s ce jeune homme en Master de lettres à Clermont-Ferrand ne souhaite pas que l’on donne son nom.
Lui qui s’est trouvé cette année un travail : 8 mois dans le cadre du service civique, indemnisé 562 euros par mois s’estime presque chanceux par rapport à certains de ses camarades. « L’un de mes collègues cumulait trois boulots l’an dernier. Il est en dépression »
Un autre de ses camarades Xavier C., lui aussi en service civique, est également mobilisé dans le cadre de cet appel à la lutte contre la précarité étudiante.
Il demande avec ses autres camarades : plus de bourses, de logements en cité universitaire…
Il dénonce notamment certains établissements insalubres et les « cages à lapins » dans lesquelles sont obligés de vivre certains.
Un rassemblement était organisé au CROUS de Clermont-Ferrand, mardi 12 novembre, pour dénoncer la précarité étudiante.
Du côté de l’UNEF Anna Mendez sa présidente sur l’université Clermont Auvergne est choquée par « un drame qui ne devrait pas avoir lieu ». Elle dénonce « la précarisation des conditions de vie des étudiants. Le fait que l’on glisse pour palier à des besoins financiers vers un salariat parfois sans contrat de travail. Qui rend encore plus compliqué les possibilités d’aménagement des cours entre l’étudiant et son université ».
Plus de 2000 étudiants reçus au service social
Comment faire pour accompagner au mieux les plus fragiles. L’université de Clermont Auvergne a encore gagné 500 étudiants à la nouvelle rentrée. Voyant ses effectifs monter à 35 500. Mathias Bernard son président s’interroge sur ce drame. « Nous avons fait des études vers 2015/2016 sur la précarité étudiante ressentie. 35% des inscrits dans le secteur lettres et langues se disaient concernés. Ces jeunes sont issus plus souvent de classes populaires. On mobilise au mieux nos services d’écoute et dispositifs de bourses et d’aides d’urgence. Sur l’université Clermont Auvergne 40 % des étudiants sont boursiers ». En 2017, ils étaient 15 764 boursiers, 16 261 en 2018 et quelque 17 000 en 2019.
Du côté du CROUS (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires) 2 267 étudiants ont été reçus en entretien au service social en 2018.
Quand on évoque l’une des principales difficultés des étudiants concernant le logement, . on nous répond que l’Auvergne est plutôt clémente en termes de loyer dans le privé.
Le CROUS, quant à lui, a lancé un vaste programme de rénovation de son parc en 2012. 94 % des 4 050 lits que comptent les cités universitaires ont déjà été rénovés.
Un bémol souligné par les syndicats étudiants : l’augmentation des loyers prévus au 1er janvier. Un choix national qui ferait grimper le loyer d’une chambre universitaire à 249,93 euros. Une augmentation de 3 euros.