"Près de 2000 collaborateurs vont être licenciés" : l'avenir incertain des assistants parlementaires suite à la dissolution de l'Assemblée nationale

L'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, dimanche 9 juin, par Emmanuel Macron a des conséquences très concrètes pour les collaborateurs et attachés parlementaires des députés sortants. La fin brutale des mandats provoque leur licenciement immédiat et met en lumière la précarité de ces métiers.

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Depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, dimanche dernier, les députés et leurs équipes préparent leur plan de bataille. “Il n’y a pas une minute à perdre, on a une campagne à mener dans des délais assez inédits. Nous avons à peine trois semaines pour convaincre les électeurs que c’est un moment historique et très grave que nous sommes en train de vivre”, explique la députée sortante (LFI) Marianne Maximi, qui va tenter de conserver la première circonscription du Puy de Dôme.

Des emplois précaires

Julien Pigoury s'active moins que les autres, et pour cause, la dissolution de l'Assemblée nationale a mis fin brutalement à son travail d'attaché parlementaire. "Il y a des conséquences très concrètes. Pour moi, c'est un licenciement dans les prochains jours, pour mes collègues qui sont à Paris, c'est la même chose. Nous sommes près de 2000 personnes qui ont parfois peu d'ancienneté et donc qui se retrouvent sans emploi du jour au lendemain", s'inquiète-t-il. Le collaborateur attend sa lettre de licenciement pour reprendre son rôle de simple militant.

Marianne Maximi employait aussi deux collaboratrices à Paris. L'une d'entre elles, qui l'avait rejoint il y a trois mois seulement, n'aura droit à rien. "En fonction de leur ancienneté, tous n'ont pas droit à des indemnités et ce n'est pas très juste, estime la députée. Il y a des batailles qui ont été menées par les syndicats des collaborateurs à l'Assemblée (et que que j'ai soutenues) pour qu'ils aient un statut beaucoup plus sécurisé, des conventions collectives, des grilles de salaires plus transparentes. Ce sont des personnes qui travaillent et qui sont essentielles au fonctionnement de la démocratie et de notre Assemblée".

"C'est brutal"

La députée Christine Pirès-Beaune (PS, 2ème circonscription du Puy-de-Dôme) va licencier ses deux collaboratrices riomoises. L'une d'elles, Charlotte Watine, l'assiste depuis 2021 comme attachée parlementaire (elle classe les dossiers des personnes suivies par l'élue). Elle explique : “Quand on est collaborateur politique, on sait que notre contrat de travail dépend de la durée du mandat de l’élu pour lequel on travaille, mais ça reste brutal. C'est brutal aussi pour les gens qu'on accompagne, qu'on essaye d'aider tous les jours, pour qui le parlementaire représente un espoir. Parce que lorsqu'ils viennent frapper à la porte de la députée, en général ils ont frappé à toutes les portes et ils n'ont pas de solution".

Encore sous le choc de la dissolution, l'équipe de Christine Pirès-Beaune s'est ressoudée pour repartir en campagne. "Au-delà d'être des assistants parlementaires, explique Charlotte Watine, certains, comme moi, sont aussi des militants, donc on reste combatifs. D'habitude, nous n'avons pas le droit de travailler sur la campagne électorale d'un député sortant, parce qu'il est toujours député, mais cette dissolution et l'arrêt brutal des mandats entraînent des règles particulières". Tous les membres de l'équipe de campagne sont portés par l'espoir d'une victoire le 7 juillet prochain, synonyme de nouveau mandat à l'Assemblée pour la candidate, mais aussi de renouvellement de contrat pour ses collaborateurs.

Propos recueillis par Julien Teiller.

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