En septembre, la pluie est revenue en Auvergne mais elle ne suffit pas à redonner le sourire aux agriculteurs locaux. Exemple à Cébazat (Puy-de-Dôme), où les prairies et les cultures peinent encore à se remettre de la sécheresse de l'été.
Dans la plaine maraîchère autour de Cébazat (Puy-de-Dôme), un peu de pluie est enfin tombée sur les plants de choux rescapés de l'été. Gabriel Fenaille rit jaune. "La petite pluie, elle fait surtout du bien à la tête... mais ils étaient déjà morts quand elle est tombée," déplore le maraîcher bio, installé dans cette commune de l'agglomération de Clermont-Ferrand.
Cet été 2019 - comme le précédent - a décimé les cultures et tari les réserves d'eau de cet agriculteur, qui se préoccupe déjà de l'an prochain. "Il n'y a pas si longtemps que ça, on n'avait pas vraiment besoin de s'inquiéter de deux années consécutives de sécheresse. On pouvait se dire « il va se remettre à pleuvoir cet hiver ». Mais ce qu'on annonce aujourd'hui, c'est que ce phénomène va devenir normal. On doit s'attendre à ce que ça devienne de pire en pire !"
Dans une parcelle voisine, des salades ont survécu. Celles ont été plantées très tard, à la mi-août. "Ce n'est pas grâce à la pluie. On ne va pas la critiquer mais ce qui est tombé représente 20 mm, soit un bon arrosage," confie Gabriel Fenaille.
Adapter ses recettes à la météo
Les légumes approvisionnent le petit restaurant du GAEC. Margaux Lapendry, la jeune cheffe qui crée la carte, aussi espère la pluie : les pénuries imfluent sur les menus de la ferme-auberge de Cébazat."On fait une caponata [un plat sicilien, NDLR]. Ce sont des aubergines à l'aigre-douce. Normalement je mets du fenouil dedans, mais cette année on a changé la recette. On doit donner à la certification bio une nouvelle car on n'a plus de fenouil," explique la cheffe.
Pour pallier les prochaines sécheresses, le maraicher dit réfléchit à déplacer certaines de ses cultures en altitude.