Jeudi 19 septembre, la majorité du personnel de la Sucrerie de Bourdon à Aulnat, près de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, s’est mobilisée. Ce mouvement coïncide avec la tenue des négociations du Plan de Sauvegarde de l’Emploi à Paris.
A la Sucrerie de Bourdon d’Aulnat, près de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, environ 90 % du personnel ont débrayé jeudi 19 septembre matin. Cette mobilisation intervient alors que se tiennent au même moment à Paris les négociations du Plan de Sauvegarde de l’Emploi. Ces négociations sont les deuxièmes d’une série de 7 au total et visent à faciliter le reclassement des salariés dont le licenciement économique est inévitable. « La fermeture du site a été annoncée en avril dernier. 95 emplois directs sont menacés et 300 emplois indirects sont touchés. Par notre mouvement, on attend le maximum, car on nous propose ni plus ni moins que la convention collective » explique Michel Bouchet, délégué syndical CGT. Christian Chometon, retraité, employé pendant 44 ans à la sucrerie, affirme : « Cela fait mal au cœur. C’était la plus vieille, la plus petite. Vu qu’il n’y avait que celle-là en Auvergne, on pensait qu’elle allait rester. Depuis qu’on est rentrés dans le groupe, indirectement on s’en doutait un peu ».
Fermeture prévue en février 2020
Depuis l’annonce de la fermeture du site en avril 2019, le site de la Sucrerie de Bourdon continue de fonctionner. Une dernière campagne de traitement des betteraves doit intervenir à partir du 1er octobre. L’usine fermera ensuite ses portes en février 2020. Michel Bouchet conclut : « Chez les collègues, la colère monte. Ils sont rentrés de congés payés et savent que les portes seront fermées en février 2020 ». Les salariés devraient reprendre le travail jeudi 19 septembre après-midi.Un projet de reprise proposé
Les salariés ont proposé un projet de reprise, mais ne se sentent pas écoutés. Brice Laurier, secrétaire du CE de la sucrerie de Bourdon, explique : « Cristal Union a annoncé qu’ils commenceraient par démanteler l’usine avec l’atelier de cristallisation. Il permettait de faire du sucre cristallisé. C’est le cœur d’une sucrerie. Sans la cristallisation, on fait du sirop. Pour nous, c’est inconcevable de reprendre les installations sans la cristallisation ». L'arrêt de la sucrerie, c'est toute une filière touchée. 430 producteurs de betterave travaillent pour Bourdon, mais aucun n'est venu soutenir les grévistes.Les planteurs tentent, de leur côté, d'inventer un nouvel avenir pour leurs 4700 hectares de betterave.Gilles Berthonnèche, producteur de betteraves et président de la section de Bourdon, souligne : « On ne fera plus de sucre avec nos betteraves en Auvergne. Cela pourra être une filière pour l’alimentation animale, pour des produits novateurs. On travaille sur de l’innovation et sur des molécules que l’on pourrait extraire du sucre, de la saccharose, pour trouver de nouveaux débouchés ».