À Auxerre (Yonne), la caisse centrale des activités sociales (CCAS) a mis aux enchères cinq maisons de 40 à 50 mètres carrés. Pour les acquérir il (ne) faudra débourser (que) 20 000 ou 37 000 euros. Une aubaine pour une maison de ville proche du centre, si on ne compte pas les nombreux travaux à réaliser.
Le coin paraît idéal. À quelques encablures du centre-ville auxerrois, dans une zone résidentielle avec quelques commerces autour, siègent cinq maisons. Pour le moment, ce sont surtout des verrues pour l’avenue Bourdotte et la rue des Boutilliers à Auxerre.
Entre 20 000 et 37 000 euros pour une maison de ville
Les bâtisses datent des années 10. Depuis plusieurs années, elles ne sont plus habitées. Elles sont la propriété du centre social d’Auxerre. Ne sachant plus quoi en faire, la caisse centrale des activités sociales (CCAS) a choisi de les vendre aux enchères cette année.
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Le prix attendu se situe entre 20 000 et 37 000 euros pour des superficies comprises entre 40 et 50 mètres carrés. Le problème : il faut compter d'importants frais de travaux pour espérer remettre en état les lieux.
Jean habite le quartier depuis 1955. Avec ses yeux, il balaye la façade de la maison. Dans son regard, on comprend qu’il est dubitatif. "Je l’ai vue habitée, mais on ne se rappelle pas des dates", s'amuse-t-il au micro d'Audrey Champigny et Louis Mallejac, nos journalistes sur place. "Je ne sais pas ce que cela va faire. Des travaux ? Il y en a à faire. L’électricité c’est à refaire entièrement, il n’y a pas de douches, les plaques on ne sait pas comment c’est, l’infiltration, peut-être..."
Cette maison, Émilie, la gérante du bar-tabac du quartier, l’a visitée. Après avoir haussé les épaules pour signifier sa gêne, elle confie : "Je me suis dit que c’était peut-être un peu trop cher pour ce que c’est. C'est dommage d’avoir laissé un bien à l’abandon pendant autant de temps. Il y a un travail colossal à faire à l’intérieur."
"Ce serait super intéressant pour le quartier"
Nordine est habitant du coin depuis 2007. Comme beaucoup de curieux, depuis l'annonce de la vente aux enchères, il épie le logis et se demande s'il trouvera preneur. "Je ne l’ai jamais vue habitée", reconnaît-il avant d'ajouter : "On a un quartier assez sympa, ce serait intéressant qu’elle soit habitée. J’espère que ça se vendra à un bon prix, parce qu’il y a quand même pas mal de travaux. Qu’il y ait une famille ou des primo accédants qui viennent s’installer, ce serait super intéressant pour le quartier."
Jean-Pierre, lui, est là depuis 1953. Il a vu la maison habitée, mais ce qui est sûr c'est qu'elle est inoccupée depuis très longtemps. Pourtant, ce retraité n'a pas perdu l'espoir de voir la vie refleurir derrière ce grillage rouillé et ces murs abîmés. "Cela ferait de l’animation dans le quartier (si elle était habitée). C’est la seule maison du quartier qui n’est pas habitée, enfin à côté de chez moi il y a un Airbnb aussi."
Emilie, la gérante du bar-tabac situé juste en face, n’excluait pas la possibilité d’elle-même enchérir au moment opportun. Mais elle a été déçue par le fonctionnement du processus d’acquisition : "On pensait que c’était une vente aux enchères où le meilleur gagne. Le fait que ce soit une étude approfondie avec un dépôt de dossier, on se dit que ce ne sera peut-être pas étudié à sa juste valeur."
À l’heure actuelle, trois habitations sur cinq sont encore disponibles à l’achat sur le site Agorastore. La vente devrait se terminer officiellement à la fin de la semaine.