À Clermont-Ferrand, tous les mercredis, Rémi et ses chevaux débarquent au pied des immeubles d’un quartier populaire. Les enfants sont fidèles au rendez-vous et ils en redemandent.
Au cœur de la Fontaine du bac, un quartier populaire de Clermont-Ferrand, chaque semaine s’installe un manège pour chevaux. Rémi Ducrocq, de l’Association Attel'Auvergne -Passionnément Cheval, vient tous les mercredis avec ses animaux. Il explique : “On amène du bonheur et on le vit avec les enfants. J’arrive avec mes chevaux. Les enfants ont été formés. Ils savent brosser les chevaux et s’en occuper. C’est moi qui leur ai appris. Ce n’est pas vraiment de l’équitation mais c’est plutôt du cheval contact”. Imen, apprentie cavalière, est juchée sur son cheval : “Pour moi, les chevaux sont des amours. Ils sont super gentils. Sur eux, je ressens beaucoup d’émotions”. Achwak, dresseuse en herbe, se confie : “Les chevaux c’est toute ma vie. Depuis que j’ai essayé, j’adore. J’ai commencé avec Carabosse. Je sais la gérer car elle est têtue”.
"Il y a le plaisir d’apprendre"
Au pied des tours, Chahine, apprenti voltigeur et dresseur, mène la danse avec sa longe. Rémi Ducrocq poursuit : “Il gère. Il est formé à se faire respecter des adultes et des enfants qui n’ont pas son niveau de connaissance. Il a 9 ans et il apprend depuis 5 ans. Il a appris les techniques, par exemple comment plier la longe ou comment se positionner par rapport au cheval. Il est apte à faire travailler le cheval en longe. Il a appris la rigueur qui va avec. Cela lui sert aussi à l’école. Il y a le plaisir d’apprendre”. Chahine raconte à son tour : “En 2018, j’ai demandé à Rémi si je pouvais tenir la longe. J’ai tout bien respecté et j’ai regardé devant moi, non pas derrière. Depuis, c’est une passion et je viens tous les mercredis. Je suis heureux et fier de moi quand je fais de l’équitation”.
Des chevaux préparés à la ville
Les juments sont d’un calme remarquable. C’est le fruit d’un long travail avec Rémi. Il habite à Glaine-Montaigut, à une trentaine de kilomètres. Les chevaux sont entraînés à endurer les bruits de la ville, comme celui de la tronçonneuse par exemple. Rémi Ducrocq souligne : “On leur apprend à maîtriser leurs réactions. Ils sont autant agacés que moi par la présence de la tronçonneuse. Ce n’est pas quelque chose de naturel. On effectue un travail préparatoire. Je crois en la réhabilitation du cheval en milieu urbain pour le bien-être de tout le monde. Je trouve mon bonheur en amenant du bonheur aux gens”. Retour à la Fontaine du Bac. Une cavalière monte à cheval alors que sa dernière chevauchée remonte à il y a 10 ans, au Maroc. Elle vit un grand moment : “Je suis très contente. Je n’arrive pas à exprimer ma joie. C’est magnifique. J’en ai toujours rêvé”. Rémi espère développer le projet d’un atelier voltige le samedi. Il souhaite aussi collecter de vieux déchets par la traction hippomobile.
Propos recueillis par Stéphane Trentesaux / France 3 Auvergne