Le Grand Clermont organise depuis 2010 des résidences d'artistes dans les communes semi-rurales aux alentours de la capitale auvergnate. Si la 4e session vient d'être lancée avec 5 projets, du théâtre à la photographie, une 5e édition n'est pas financièrement garantie.
Pendant un an, Nicolas Anglade va sillonner les routes de la Communauté de Communes de Billom. Le projet de ce photographe clermontois ? Aller à la rencontre des petits paysans du territoire. "J'ai envie de faire des déambulations, pas forcément très définies à l'avance, qui me mèneront jusqu'aux fermes qui voudront bien m'accueillir", explique-t-il. A Orcet, "Cause Toujours" va créer une fabrique poétique collective. Plus loin, la compagnie L.a.B.S va tracer avec les habitants de Vic-le-Comte une balade spectaculaire dans le village. A Veyre-Monton, Dimitri Vazemsky va fabriquer un "lexique du paysage". Enfin, la compagnie billomoise La Balançoire prend ses quartiers à Saint-Genès-Champanelle où elle va construire un projet autour de la petite enfance.
Dans chacune de ces résidences, qu'elle tourne autour de la musique, de la photographie, du théâtre ou des arts plastiques, on trouve une règle commune : la nécessité d'investir les habitants dans la réalisation du projet. Chaque artiste (ou campagnie) a reçu une somme allant de 10 000 à 12 720 euros pour mener à bien son aventure. Un engagement financier qui n'est pas vain pour Dominique Adenot, président du Grand Clermont. Soutenir la création artistique sur ce territoire, et plus particulièrement dans ce qu'on appelle la semi-ruralité, permet aux artistes d'exprimer leurs talents, aux habitants de dire : "enfin ! nous ne sommes pas les déshérités de la culture", assure-t-il..
Mais l'avenir de ces résidences d'artistes est désormais en suspens. La Région Auvergne-Rhône-Alpes qui finançait l'opération à hauteur de 55 000 euros veut désormais traiter avec les communautés de communes et non plus avec les pays. Conséquence : le Grand Clermont ne sait pas s'il aura les moyens d'une 5e édition en 2017.