Pour lutter contre les retards à répétition, la SNCF a mis en service à Nevers dans la Nièvre une locomotive de secours pour tracter les trains en cas de panne sur la ligne Clermont-Paris. Une mesure qui devrait rassurer les voyageurs.
Et une bonne nouvelle pour le train Paris-Nevers-Clermont !
La SNCF a annoncé vendredi 16 mars par communiqué de presse que la locomotive de secours positionnée depuis le 4 mars à Nevers dans la Nièvre roulait désormais "tous les jours en protection des trois derniers trains Clermont-Ferrand - Paris (n°5978, 5982, 5990) et de deux derniers trains Paris - Clermont-Ferrand (n°5977, 5983)". Si un train tombe en panne, c’est elle qui prendra le relais pour tracter le convoi jusqu’à destination.
Ce qui est censé signifier la fin des - très - longs retards sur cette ligne maudite qui cumule les déboires dont celui du 19 janvier 2024 : 700 passagers avaient subi huit heures de retard et avaient dû être secourus par la Croix rouge et les pompiers.
L’entreprise ferroviaire précise dans son communiqué que "cette mise en service est rendue possible grâce aux contrôles techniques concluants effectués sur la locomotive par les équipes de la maintenance SNCF, ainsi que par la mise à disposition d’agents de conduite, entre 16h00 et minuit."
Une mise en service en avance d’un mois et demi sur le calendrier annoncé le 23 février dernier lors du dévoilement du plan d’urgence de 40 millions d’euros. Un plan d’urgence avec pour objectif de maintenir la ligne à flot, le temps que les travaux de modernisation se terminent et surtout le temps que les nouvelles rames en cours de test entrent en service d’ici 2026.
Arbres et sangliers
"Il faudra tester l’efficacité de celle locomotive en cas de panne", se réjouit Stéphanie Picard, porte-parole du collectif des Usagers du Train Clermont-Paris. "C’est une bonne nouvelle car jusqu’ici, les locomotives de réserve étaient positionnées à Clermont ou Paris. Donc, vous voyez le temps qu’il fallait pour les acheminer en cas de problème. Et l’on sait que les pannes ont toujours lieu entre Nevers et Montargis, parce que c’est une partie boisée qui favorise les heurts avec les animaux ou les chutes d’arbre sur la voie."
Consciente des émois que crée chaque incident, la SNCF se veut très précise dans sa communication sur cette locomotive de secours. Elle livre même son planning particulièrement détaillé :
"Au départ de Nevers vers 18h, la locomotive de protection circule jusqu’à Cosne-sur-Loire derrière l’Intercités Clermont-Ferrand - Paris n°5978. Elle stationne ensuite à Cosne durant environ 1h15, se trouvant ainsi à proximité aux passages sur zone des trains Clermont-Ferrand - Paris n°5982 et Paris - Clermont n°5977. Vers 20h, la locomotive repart de Cosne en direction de Nevers, précédant le train Paris - Clermont-Ferrand n°5983. À Nevers, le conducteur reste mobilisé sur l’engin jusqu’à ce que les trains Paris - Clermont-Ferrand n°5983 et Clermont-Ferrand - Paris n°5990 soient sortis du tronçon Montargis-Nevers. »
Méfiance et vigilance
Stéphanie Picard reconnaît que depuis l’incident du 19 janvier, "la SNCF fait des efforts de communication très importants. Ils ont à cœur de montrer qu’ils agissent pour cette ligne. Mais je ne veux pas que la SNCF pense que cela nous suffit."
Les usagers de la ligne restent méfiants. Et vigilants. "Pour nous, l’enjeu principal, c’est que la date de livraison des futures rames soit respectée. Nous portons aussi notre attention sur le programme d’investissement pour l’après 2026."
Car le collectif a une revendication : un trajet Clermont-Paris en 2h30.