Rubik’s cube : 3 questions sur le plus culte des casse-têtes

A l’occasion d’une compétition de Rubik’s cube près de Clermont-Ferrand les 27 et 28 juillet, un "speedcuber", comprenez un adepte de la résolution de ce casse-tête, nous en dit plus sur un jouet devenu culte.
 

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Les 27 et 28 juillet à Saint-Genès-Champanelle dans le Puy-de-Dôme se tiendra une compétition de speedcubing, la première sur le sol auvergnat depuis 2013. Une trentaine de participants sont attendus, dont l’une des finalistes des championnats du monde 2019 à Melbourne. Le speedcubing est un sport qui consiste à résoudre le plus vite possible un casse-tête, le plus souvent sous forme de cube même si d’autres formes sont possibles. Le plus célèbre d’entre eux étant bien sûr le Rubik’s cube, qui figure parmi les meilleures ventes de jouets de tous les temps.

Alexandre Ondet, 19 ans, est l’organisateur de la compétition. Ce futur étudiant en école d’ingénieur est lui-même "speedcuber" : une passion qu’il a découverte il y a deux ans et demie, en tombant par hasard sur une vidéo YouTube. Aujourd’hui, il peut résoudre un Rubik’s cube en 13 secondes en moyenne, et son record est de 7,7 secondes. Il répond à nos questions sur ce casse-tête qui a donné du fil à retordre à des millions et des millions de personnes dans le monde entier.
 

Comment fait-on pour réussir un Rubik’s cube ?

"La première étape va être de faire une croix, sur n’importe quelle face. Faire une croix, ça veut dire mettre quatre arrêtes [les pièces qui ont deux couleurs] autour d’un centre [une pièce qui n’a qu’une couleur et qui ne bouge pas], en veillant à ce que la couleur de l’arrête corresponde à celle de la face adjacente. Même principe pour les coins [les pièces avec trois couleurs], on fait ainsi toute une face, ou premier étage. On procède ensuite étage par étage.

Si je peux casser un mythe, il n’y a pas besoin d’être bon en maths. Ça paraît compliqué, mais tout le monde peut faire un Rubik’s cube, en vérité cela s’apprend. Il y a plusieurs méthodes. En compétition la méthode la plus répandue est la méthode CFOP, inventée par la mathématicienne Jessica Fridrich. Mais il y a aussi des méthodes plus débutantes, avec plus d’étapes à suivre."
 

La première fois, peut-on y arriver seul, sans méthode ?


"La seule personne ayant vraiment réussi seule, c’est Ernõ Rubik, l’inventeur du Rubik’s cube, et il a mis un mois à le résoudre. Il faut se renseigner, apprendre une méthode et suivre les étapes… Il y a de très bons tutoriels pour apprendre sur internet. Les premières étapes ont quelque chose de plus intuitif. C’est là où les habilités du cuber entrent en jeu, puisque c’est là où on doit voir et assembler les pièces le plus vite possible de manière efficace, par contre pour les dernières étapes, ce sont des algorithmes [des enchaînements de mouvements, NDLR] à connaître. Pour ça, la mémoire musculaire entre aussi en jeu. Vous me dites 'permutez ces deux coins et ces deux arrêtes', je sais tout à fait le faire, par contre je ne peux pas vous donner de tête l’enchaînement de mouvements, il faut que j’attrape un cube et que je le fasse. C’est valable dans beaucoup de sports, il y a des automatismes. Et puis à force d’entraînement les doigts retiennent l’enchaînement de mouvements, et le font de plus en plus vite."
 

Une fois qu’on sait le résoudre à tous les coups, le Rubiks’s cube a-t-il toujours un intérêt ?


"Au premier abord beaucoup de gens peuvent se dire que c’est très lassant de toujours faire la même chose. Mais en fait, contrairement à un puzzle de métal où il n’y a qu’une astuce pour le résoudre, avec le Rubik’s cube chaque résolution est différente. Dans un cube il y a 43 milliards de milliards de combinaisons, donc la probabilité de tomber deux fois sur le même mélange est infime.

Il y aussi des variantes : quand je m’entraîne au 3x3
[le nombre de pièces par face, NDLR] et que j’en ai marre, je vais m’entraîner au 4x4, ou aux autres catégories. Ce qui est bien aussi, c’est l’aspect compétitif, lancé par la World Cube Association en 2003. D’ailleurs le nombre de participants aux compétitions ne fait qu’augmenter tous les ans. Certaines épreuves ont des contraintes supplémentaires : une seule main par exemple, ou à l’aveugle."
 
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