Des SDF, des familles, des routards mais surtout des mineurs isolés squattent l'ancien établissement scolaire de Monanges à Clermont-Ferrand. Mais le propriétaire du site veut récupérer son bien. Une audience avait lieu jeudi 6 avril devant le tribunal d'instance à Clermont-Ferrand.
Cela fait 4 mois qu'ils vivent là. Les occupants de l'Université Populaire et Polyglotte de Clermont-Ferrand, un squat où sont hébergées, chaque jour, en moyenne 35 personnes à la rue, dont une majorité de mineurs isolés, étaient assignés, jeudi 6 avril, devant le tribunal d'instance de Clermont-Ferrand, par l'association La prévoyante immobilière du Puy-de-Dôme. Celle-ci entend bien récupérer ses locaux.
Depuis décembre dernier, en effet, l’Université Populaire et Polyglotte a transformé l’ancienne école de Monanges en structure d'accueil pour ceux qui dorment à la rue, et notamment les mineurs isolés. Un lieu qui, pour l'association Droit au logement 63, répond au manque avéré de places d'hébergement d'urgence.
Alors que l'association propriétaire des lieux veut récupérer son bien, l'avocat des squatteurs demande la nullité de l'assignation. Il s’appuie sur le droit fondamental au logement.
« Nous ne sommes pas dans le droit de propriété, nous sommes dans l’abus de droit de propriété : je suis propriétaire et je décide qu’on en fera rien ! Non ! Face à cela, le droit au logement et le droit à l’hébergement me parait fondamental » explique Jean-Louis Borie, leur avocat.
Mais à l'audience, l'association propriétaire a mis en avant un projet de restructuration, projet datant de 2015.
« J’ai reçu mission de reprendre contact avec l’architecte pour approfondir le projet (…) et lancer les travaux qui concernent la rénovation complète de ce bâtiment. Cela représente 5 millions d’euros de travaux. Ceci pour répondre à un double besoin : l’accueil d’étudiants et l’accueil d’handicapés majeurs » affirme Jean-Yves Jausions, Président de l'association La Prévoyance Immobilière.
En attendant le délibéré de cette affaire, qui sera rendu le 4 mai prochain, une médiation pourrait être mise en place entre les deux parties de ce dossier.