Depuis décembre 2016, un collectif citoyen a investi un ancien lycée de Clermont-Ferrand pour y créer une structure d'accueil d'urgence, baptisée Université populaire et polyglotte (UPP). Mais l'association qui gère le lieu ne l'entend pas de cette oreille et vient d'assigner l'UPP au tribunal.
Ils ne savent pas où dormir et le hasard des rencontres les a conduits à l'UPP, l'Université populaire et polyglotte. Un squat autogéré par un collectif citoyen qui s'est installé dans les bâtiments désaffectés du lycée Monanges, à Clermont-Ferrand.
Parmi les trois nouveaux arrivants, deux mineurs isolés venus de Côte d'Ivoire et de Guinée. Jusqu'ici ils étaient hébergés par l'aide sociale à l'enfance. Mais les tests osseux auxquels ils ont été soumis n'ayant pas permis de prouver leur minorité, ils ne peuvent plus y être pris en charge... A la rue, ils doivent désormais se débrouiller pour vivre mais aussi pour obtenir un statut.
Des mineurs isolés, des migrants ou des personnes sans-domicile-fixe, ici tout le monde peut trouver refuge.
« Tous les jours, il y a des gens qui n’ont pas de place au 115 et qui viennent passer ne serait-ce qu’une nuit. On essaie de les accueillir le mieux possible. On ne refuse personne » explique Scott Marlin, membre de l’Université populaire et polyglotte.
Une solution d'urgence à moindre coût, puisqu'ici tout fonctionne grâce aux dons des associations caritatives mais aussi au sens de la débrouille.
« On est à plus de 3200 nuitées depuis le 4 décembre, jour d’ouverture du lieu » affirme Scott Marlin.
Plus qu'une solution d'hébergement, l'UPP propose aussi des cours de soutien, de l'aide juridique ou des loisirs. Aujourd'hui assigné au tribunal par le propriétaire, elle pourrait être expulsée. Une expulsion contestée par son avocat qui entend bien faire valoir le droit constitutionnel au logement.