A l’occasion de la 34ème semaine de la poésie, la comédienne Sandrine Bonnaire était à Clermont-Ferrand pour parrainer l’évènement. Elle est revenue sur la situation dans le monde de la culture, une culture dont on ne peut, selon elle, "pas se passer".
La comédienne Sandrine Bonnaire est présente à Clermont-Ferrand à l’occasion de la semaine de la poésie, du 13 au 20 mars. Marraine de l’évènement culturel, elle a interprété ce week-end la lecture musicale d’ouverture, « La clameur des lucioles », un récit poétique de Joël Bastard. Accompagnée du trompettiste Erik Truffaz, elle a joué devant un public très restreint, COVID oblige : « C’est vrai que c’est bizarre de jouer dans une salle vide, même si elle n’était pas complètement vide. Il y avait quelques bénévoles qui travaillent pour la semaine de la poésie. On avait quelques personnes, très peu, mais c’est toujours plus agréable de jouer quand même pour quelqu’un. L’essentiel, c’est que les choses se fassent. Comme les spectateurs n’ont pas pu venir, on a tenté de penser à eux en jouant, c’est une manière d’essayer de les satisfaire comme on peut », raconte la comédienne.
Salles de spectacle fermées, une "grande tristesse" pour Sandrine Bonnaire
Pourtant, Sandrine Bonnaire est une habituée du cinéma, où les rôles sont interprétés sans public. Cependant, en montant sur scène, la chaleur des spectateurs lui manque : « C’est un peu frustrant, même si j’ai l’habitude du cinéma où le public, c’est l’équipe. Là, c’est fait pour la scène donc c’est un peu frustrant. Ça rend triste parce qu’on ne comprend pas pourquoi on doit fermer les salles de spectacle, pourquoi les salles ne rouvrent pas, c’est la plus grande tristesse du moment pour moi. Après, on sait qu’on joue pour des gens qui vont finir par le regarder donc on n’est pas complètement seul, on est en situation. On sait qu’on va donner pour ces gens qui vont regarder. »
"Pour moi, la culture fait partie de la politique"
Elle explique ne pas « comprendre » les décisions gouvernementales : « Si c’est une histoire d’économie, ça ne va pas. C’est-à-dire qu’on prive les gens parce qu’économiquement ce n’est pas rentable. Je ne suis pas d’accord. Ca veut dire qu’on est dans un monde de plus en plus capitaliste. Pour moi, la culture fait partie de la politique, elle fait avancer le monde. Elle ouvre aussi les consciences et on ne peut pas s’en passer », déclare Sandrine Bonnaire.
J’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi on continue à faire voyager les gens les uns à côté des autres et qu’on interdit les salles de spectacle à 1 siège sur 2.
La comédienne explique également ne pas comprendre les disparités qui existent entre les différents secteurs d’activité et notamment les transports : « Autant, au début, je me disais « Peut-être qu’ils ont raison et puis ils ferment tout, donc il faut aussi fermer les salles de spectacle ». Maintenant, je ne comprends pas pourquoi on prend un train où on est assis à la même distance de quelqu’un qu’on ne connaît pas, alors que dans une salle de cinéma, on a aussi le masque et un siège sur 2. J’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi on continue à faire voyager les gens les uns à côté des autres et qu’on interdit les salles de spectacle à 1 siège sur 2. » Pour pallier l’absence de public, les organisateurs de la semaine de la poésie ont fait le choix de la captation vidéo, retransmise sur le web.