Elles sont 24 bénévoles dans l’association des familles de Cournon-d’Auvergne, dans le Puy-de-Dôme. Toutes, parce que ce ne sont que des femmes, ont plus de 60 ans, toutes sont à la retraite, et toutes surtout s’activent et font vivre leur quartier.
Elles s’appellent Colette, Annie, Danielle, Christiane, Marinette, Patricia… Elles sont à la retraite, mais elles sont loin d’être des personnes âgées comme les autres. Elles sont les bénévoles de l’Association des familles de Cournon-d’Auvergne, dans le Puy-de-Dôme. C’est une petite famille de 24 personnes. Toutes ont plus de 60 ans et la plus âgée en a même 90.
Des rencontres intergénérationnelles
Patricia a pris la responsabilité de cette petite famille depuis le mois de juin : « Au début, quand j’ai été à la retraite, je ne voulais rien faire, je sortais de plusieurs années de travail, donc pendant un an je n’ai rien fait. Et après, il fallait que je m’occupe. Ça fait maintenant 10 ans que je suis dans l’association et j’en suis même devenue la présidente ».
Et il faut dire qu'il y a de quoi s’occuper dans l’association. Comme la ludothèque : tous les lundis, mercredis et vendredis après-midi, un petit groupe de bénévoles vient accueillir les parents, les assistantes maternelles et bien sûr les enfants. « On vérifie les jeux, on prend les adhésions, on joue avec les enfants aussi, continue Patricia Cerralbo. Ça fait du lien avec les familles du quartier et entre les générations. On voit grandir les enfants. Cette semaine, on a revu un enfant qui est venu à la ludothèque. Maintenant, il est en 6e, ça nous a fait tout drôle ».
Tout le monde prend des nouvelles de tout le monde
Comme dans toutes les familles, il y a des hauts et des bas, mais finalement personne n’est laissé de côté. « Tout le monde prend des nouvelles de tout le monde. C’est bien d’être ensemble et de rencontrer des gens », continue Patricia.
Dans la famille, il y a la « cadette », Sandrine, c’est la cheffe d’orchestre de la ludothèque gérée l’association. Il y a 13 ans que Sandrine est arrivée, mais la ludothèque a, elle, été créée en 1985, elle est associative. « On s’engage avec de l’humain, explique Sandrine Descrulhes. C’est ce qui fait vivre l’association et c’est l’essence même de la vie. Si on n’a pas ces liens-là, on est isolés. On l’a vu pendant le COVID ». D’ailleurs pendant cette période, Sandrine et ses bénévoles de la ludothèque s’appelaient toutes les semaines, pour s’assurer que tout allait bien. Même avec les anciennes, celles qui ne viennent plus à la ludothèque, elle essaye de garder un lien et de prendre des nouvelles de temps en temps. « Ce sont des gens qui se sont investis, on ne peut pas les abandonner, explique Sandrine. Quand quelqu’un veut devenir bénévole, il y a un moment de rencontres avec moi et avec la réalité du quotidien. Nous avons des missions d’accueil et d’accompagnement dans le goût du jeu, mais l’idée, c’est de tirer le meilleur de chacun. Je joue un rôle de chef d’orchestre avec mes bénévoles, je fais avec les personnalités de chacune et j’essaye de valoriser les compétences de nos aînés ».
Deux fois par an Sandrine organise deux sorties avec ses bénévoles, alternant le studieux le matin et le ludique l’après-midi. L’année dernière, elles ont notamment pu rencontrer les professionnelles des ludothèques de Riom et de Vichy pour échanger sur leurs pratiques et les après-midi profiter d’instants joyeux (Vichy en calèche et Escape Game au Musée Mandet). Elles sont aussi allées à Paris et ont visité le musée de l’Illusion notamment. « Ce sont des petites mains précieuses indispensables pour faire fonctionner l’association, on doit les protéger », termine Sandrine.
Une association pour petits et grands
On apprend toujours quelque chose avec les rencontres et à travers les différentes générations.
Colette, 90 ans
La doyenne de la famille, parce qu’il y en a une, c’est Colette. Elle a 90 ans, 91 en décembre, et voilà déjà 30 ans qu’elle fait partie de l’association des familles de Cournon-d’Auvergne. Quand elle est arrivée en Auvergne, elle voulait continuer à faire de la gymnastique. « C’est ce qui maintient en forme, explique Colette. La couture ce n’est pas mon truc et le tricot, j’ai arrêté depuis longtemps ». Donc, tous les lundis matin, elle se rend à son cours de gymnastique. Elle faisait aussi partie de la ludothèque. « Quand je suis arrivée il y a 20 ans à la ludothèque, on m’avait mis dans une petite pièce avec un gros carton plein de pièces de jeux à vérifier, ça m’a un peu refroidi, mais finalement, j’ai quand même continué ». Chaque vendredi, elle continue de venir dire bonjour à ses amies de la ludothèque. « C’est important de voir du monde et en plus tout le monde est sympathique. On apprend toujours quelque chose avec les rencontres et à travers les différentes générations. On voit des tout-petits des parents, des grands-parents ». Mais aujourd’hui Colette a une autre passion : les échecs. « J’aime jouer à ce jeu, il faut réfléchir même si je ne suis pas très forte parce que je n’ai pas beaucoup de mémoire ».
D’ailleurs, Colette cherche des partenaires de jeu : alors avis aux amateurs d'échecs, elle vous attend à partir de 16 h 30, le vendredi. L’occasion de prendre le temps de discuter avec elle et toute la petite famille de l’Association des familles de Cournon-d’Auvergne.