Invité par l’association culturelle israélite de Clermont, l’historien Serge Klarsfeld est venu passer un message à la jeunesse et faire part de son inquiétude, face à la montée de l’extrême droite.
Ecrivain, historien, avocat et surtout défenseur de la cause des déportés en France. Avec son épouse, Beate, ils sont connus sous le nom de « traqueurs de nazis ». Tous les deux ont mené plusieurs combats après la seconde guerre mondiale : faire arrêter d’anciens criminels de guerre en Allemagne et révéler l’implication des autorités de Vichy dans la déportation des juifs de France.
Ils sont notamment à l’initiative des procès contre Klaus Barbie, René Bousquet, Jean Leguay, Maurice Papon et Paul Touvier.
Critiqué pendant longtemps, et malgré une tentative d’assassinat, le couple franco-allemand a continué son combat. Aujourd’hui, ils luttent contre l’antisémitisme en France.
En 2015, il publie Mémoires, un ouvrage autobiographique co-écrit avec son épouse.
45 années de lutte couchées sur le papier, il fallait laisser une trace, c’est ce qui vous a incité à écrire ces mémoires ?
Il y a eu les éditeurs évidemment mais aussi la volonté de laisser un aide-mémoire. De faire en sorte que nos descendants nous connaissent à travers nos mémoires tout simplement.
Il y avait beaucoup de choses à raconter, ce combat d’un demi-siècle a été riche en événements…
Oui, riche en actions. En Allemagne, en Autriche, dans différents pays d’Amérique du Sud ou du Moyen-Orient. C’est surtout une vie chargée de travail universitaire, de publications d’ouvrages historiques. Surtout sur la solution finale en France, sur le rôle de Vichy complice des nazis et sur le rôle bénéfique de la population française, qui a aidé à sauver ¾ des juifs de France.
Est-ce que ce livre scelle la fin du combat ?
Non ça ne scelle pas la fin, d’ailleurs je suis content d’être venu à Clermont, au lycée Blaise Pascal car c’était le lycée de Claude Lanzmann. C’est là qu’il est entré en résistance, c’est là qu’il a fait Shoah. Alors je suis dans les pas de Claude Lanzmann, c’est une référence.
Quel message voulez-vous faire passer aux jeunes ?
Il y a un message d’actualité qui est celui de s’opposer au parti extrémiste et de conserver l’Union européenne qui est garante de la paix et de la stabilité de notre continent. Il a été justement entraîné par l’extrême droite dans la guerre, la ruine et la barbarie.
Que pensez-vous de la situation actuelle dans le monde ? Est-ce qu’elle vous effraie ?
Non ça ne m’effraie pas, ça m’inquiète. Je lancerai un appel aux Français pour que, lors des élections décisives qui auront lieu cette année, ils prennent les décisions de la raison et qu’ils ne suivent pas les démagogues.