Ce samedi 13 avril, c'est la finale nationale à Bordeaux du concours de beauté Miss Curvy. Un concours réservé aux femmes rondes. Rencontre Avec Léa Dias, 30 ans, la représentante de la région Auvergne.
On peut lui demander son poids, elle ne le cache pas. 120 kg. Léa Dias a toujours été ronde. C’est sa nature. Des rondeurs qui aujourd’hui lui permettent de vivre un rêve : samedi 13 avril, la voilà qui défilera au concours Miss Curvy organisé à Bordeaux après avoir gagné à l’automne le titre auvergnat. Un concours de beauté pour femmes aux formes généreuses. « C’était à la base un peu pour rigoler. Ce sont mes amies qui m’ont donné ce challenge », confie l’aide-soignante clermontoise de 30 ans.
Il a fallu faire des photos, participer à des défilés et la vie de cette jeune femme, décrite comme joviale et solaire, s’est transformée. « J’ai beaucoup évolué depuis le concours régional. L’image que je renvoie aux autres est différente. J’ai changé au niveau vestimentaire, au niveau maquillage. Je ne regrette rien. »
La jeune femme s’ouvre. « Les challenges organisés en marge du concours sont là pour nous pousser dans nos retranchements. Je m’habillais beaucoup en noir et je me suis autorisée à porter des couleurs flashy et des matières qui pour moi ne convenaient pas à une femme forte. » Un concours de beauté comme un travail de développement personnel.
« Tout mon entourage s’en est rendu compte. J’ai plus confiance en moi. Aujourd’hui j’aime me mettre en avant alors que je me cachais plutôt derrière mes amis. »
Une aventure beauté qui est loin d’être encore terminée. La Clermontoise séjourne depuis quelques jours dans les Landes avec les 18 autres candidates pour préparer le show de ce samedi soir. « J’ai découvert que je n’étais la seule à complexer pour mes bras, pour mes jambes. Nous sommes toutes dans les mêmes problématiques. » Une forme de sororité réconfortante.
Car Léa Dias l’affirme, les concours de beauté, non, ce n’est pas ringard ou rétrograde. « Je pensais avant que les défilés en maillot de bain, c’était un concours de bout de viande. En fait, je ne voyais pas tout le reste. Car c’est bien au-delà de tout ça. C’est une histoire humaine. »
Relever la tête
Défiler en maillot bain puis en sous-vêtement, Léa ne pensait pas pouvoir y arriver à l’épreuve régionale. Mais c’est ce qui a changé son regard sur elle-même et sur le monde. « Maintenant quand je marche, je lève la tête. Je suis fière de moi et de mon parcours. »
Et ce samedi 13 avril, Léa Dias ne sera pas seule. Dans la salle, un comité d’une trentaine de personnes, sa famille et ses amis. Et son amoureux. « Au concours régional, il avait pleuré et ce soir, il va pleurer aussi. »
Elle ne vise pas forcément la 1ere place. « Je serai très heureuse si j’arrive à relever la tête et à retenir toutes les chorégraphies. La victoire est déjà là. »