Contaminée par Omicron malgré le vaccin, Céline raconte ses douleurs, ses nuits blanches, son enfermement pendant 10 jours sans aucune colère à l'endroit de ceux qui l'ont infectée sans le savoir, ni le vouloir. Deux copains, non-vaccinés, asymptomatiques, qui étaient venus lui donner un coup de main, chez elle, 24 heures plus tôt, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Un jour qui aurait été ordinaire en 2019, mais qui ne l'est plus depuis.

Tenue à l'écart des courts, Céline, 45 ans, professeure de tennis à Saint-Genès-Champanelle, près de Clermont-Ferrand, se souviendra longtemps des crampes assassines au mollet qui l'ont tirée d'un sommeil durement acquis. Elle qui, en plus de 40 ans de tennis, n'en avait jamais vraiment souffert. Doublement vaccinée, mais infectée par le variant Omicron, elle sort de 10 jours d' « enfer »-mement. Elle raconte. « Du jour au lendemain, j'ai basculé ! ». C'était fin décembre, entre Noël et le jour de l'An, au moment où le variant Omicron faisait exploser les chiffres. Si la vaccination contre le COVID reste une arme de défense efficace contre l'infection et les formes graves de la maladie, elle n'empêche pas la contamination. Céline, peut en témoigner. Quoique encore fébrile, elle sort aujourd'hui enfin de chez elle après des jours et des nuits de fièvre, de maux de tête, de toux sèche et de coliques. Testée « négative», elle retrouve les terrains de tennis et ses élèves, mais les symptômes ne la laissent pas pour autant tranquille.  

« J'ai perdu 2 kilos en quelques jours »  

En cette semaine de janvier, Céline est de retour sur les courts. Le sourire en moins. Les traits tirés en plus. Son visage traduit l'épreuve. « J'ai perdu 2 kilos en quelques jours, et si tu me dis d'aller me coucher, j'y vais direct » assène-t-elle, d'une réponse laser. La fatigue pendant et la fatigue encore après. « De toute ma vie, je n'ai jamais autant changé ma housse de couette et mes draps. Je suis montée jusqu'à 39,8 de fièvre, à ne pas dormir de la nuit tellement les maux de tête étaient forts. Et quand je parvenais enfin à m'endormir, vers les 4h du matin, c'était au tour des crampes aux mollets. A me tordre et à hurler de douleur. Le pire, c'est que même les Doliprane n'y pouvaient rien, ni l'eau que je buvais pour drainer. J'étais en fin de vie !».  

Une demi-heure sans masque

Doublement vaccinée, Céline attendait d'honorer son rendez-vous fixé début janvier pour la troisième injection. Las, le 28 décembre dernier, Omicron a frappé à sa porte. Elle se souvient très bien : il avait le visage de deux amis, en pleine forme. Deux copains venus l'aider à déplacer son réfrigérateur et son piano. Montre en main, ils sont restés une demi-heure. Sans masque. « Le lendemain, mes deux potes sont allés se faire tester : positifs. Ils étaient asymptomatiques. Vingt-quatre heures après, les douleurs sont apparues et j'ai su. Le test l'a confirmé » rapporte-t-elle. « Très vite, j'ai perdu le goût, et le plaisir de me nourrir. Les courbatures sont arrivées, la température, les maux de tête. Je toussais tellement que j'en avais mal aussi aux côtes ». Comme l'exige le protocole, Céline a respecté l'isolement strict. De toute façon, que pouvait-elle bien faire d'autre dans un état pareil ? « C'est simple, je n'ai vu personne. Heureusement que le drive existe pour me réapprovisionner » reconnaît-elle. « En même temps, difficile d'avoir faim quand le goût des aliments disparaît. Depuis que j'ai commencé à enseigner, il y a 9 ans, je n'ai raté que 5 heures de cours, c'est dire s'il faut que ça me magne pour m'arrêter moi ! Les épidémiologistes s'accordent à dire que seule une vaccination complète (3 doses) protège des formes graves et que les vaccinés avec deux doses restent vulnérables. Et selon l'OMS, plus de la moitié des Européens d'ici à deux mois pourraient être touchés par le variant Omicron désormais majoritaire en France.  

« Je ne tiens plus debout »

Un mal pour un bien. Céline a développé des anticorps. Alors pour sa troisième dose, rendez-vous désormais dans 6 mois. « Je n'en veux pas à mes deux copains qui pètent le feu et qui ont repris le boulot. Chacun fait bien comme il veut. Je suis même plutôt inquiète pour eux. Non, ceux qui me foutent les boules, ce sont plutôt ceux qui sont venus me dire : on veut venir chez toi pour te faire des bisous. Comme ça, on attrapera Omicron et on pourra échapper à la vaccination. Eux, oui, m'agacent ! » s'emporte-t-elle*. Enfin, pas trop non plus, elle doit gérer ses efforts. « Il m'arrive pendant le cours de m'asseoir sur la chaise, je ne tiens plus debout. Ces crampes aux mollets. J'en ai jamais eues en 41 ans de tennis, sauf un jour peut-être lors d'un match en 5 sets ». Souvenir lointain. Céline, testée « négative», ressent toujours des courbatures, souffre encore de coliques et de l'absence de goût. Son médecin traitant lui a annoncé « un délai d'au moins 3 semaines » avant de connaître des jours meilleurs. Retour gagnant. Ou presque.

*Le fait de contracter le virus ne se substitue pas à la vaccination, comme le rappelle le ministère de la Santé.

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