Un temps menacée, la ligne ferroviaire de l'Aubrac, reliant Clermont à Béziers entame une cure de jouvence. Après de longues tractations entre les régions AURA, Occitanie, SNCF Réseau, l'État a accepté de financer la quasi-totalité des 43 millions d'euros nécessaire à la réhabilitation des voies entre Andelat et Loubaresse. Les travaux viennent de commencer.
Le panneau annonçant les travaux de rénovation de la Ligne de l'Aubrac vient d'être installé, en gare de Saint-Flour, ce mardi 12 mars.
Le début du chantier a un goût de victoire pour Patricia Rochès. Depuis 2018, son association AMIGA (les Amis du Viaduc de Garabit) se bat pour la rénovation de cette ligne entre Clermont-Ferrand et Béziers, via le célèbre ouvrage de Gustave Eiffel, dans le Cantal. "C'est vraiment quelque chose d’extraordinaire. On n’y croyait pas. L’année dernière, à la même époque, je rencontrais Clément Beaune, le ministre des Transports, à Paris, qui me disait : si la région ne finance pas, l’État ne financera pas entièrement les travaux. Et donc le tronçon de la ligne, entre Saint-Chély-d’Apcher et Neussargues, sera fermé."
91 % des travaux financés par l'État
Une issue inenvisageable pour la présidente de l'association qui expliquait aux différents acteurs l'importance de cette liaison. "Évidemment, depuis Paris, quand on parle de Saint-Chély-d’Apcher et Neussargues, [Ndlr, ça fait] très petite ligne. On ne peut pas s’imaginer qu’on condamne toute la ligne Paris-Béziers et qu’on condamne une partie du massif Central."
Un an plus tard, l'État a accepté d'ouvrir grand son porte-monnaie. Pour ce chantier, l'un des plus importants d'Auvergne-Rhône-Alpes (AURA), il va débourser 39 millions d'euros, soit 91 % du montant total des travaux. Les 4 autres millions d'euros sont eux financés par SNCF Réseau, apprend-on dans un communiqué presse de l'entreprise.
Mais alors qu'est-ce qui a provoqué ce changement favorable ? "Très sincèrement, je pense, c’est l’usine ArcelorMittal", affirme Patricia Rochès. "J’ai eu l’occasion d’échanger à plusieurs reprises, avec les dirigeants de l’entreprise. Et ce que j’avais aussi dit au préfet Philizot (Président du conseil d'orientation de l'observatoire des territoires), lorsque j’ai rencontré le ministre à Paris, c’était : "si ce tronçon fermait, les bobines [Ndlr, de l'industriel] ne pouvaient plus être acheminées à très court terme. Alors que l’État vient d’annoncer un plan sans précédent de 100 milliards en faveur du ferroviaire, ce n’est pas le moment de fermer une usine qui est à la pointe dans son domaine parce qu’on n'a pas rénové une ligne ferroviaire."
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Une réouverture prévue fin octobre 2024
Actuellement, les nouveaux rails sont posés à côté des anciens datant "à peu près des années 30", indique Nicolas Majcherczyk - Responsable maîtrise d'ouvrage SNCF Réseau. "On va remplacer les rails, les traverses et le ballast", sur les 26 kilomètres de voie se trouvant dans la région AURA.
Au total, ce sont 55 kilomètres, 40 000 tonnes de ballast et 46 000 traverses qui vont être rénovés afin d'assurer la pérennité de la ligne Aubrac et du tronçon. "Ce qui est important, c'est de mettre plus de trains. Aujourd’hui, on a un train aller-retour, on n'a pas de TER sur cette partie Saint-Chély-d’Apcher et Neussargues qui passe sur le viaduc de Garabit. La deuxième étape, ce à quoi notre association œuvre, c'est de renforcer les trains et les TER sur cette partie de Ligne."
Une étape qui permettrait de soulager les voyageurs qui doivent à ce jour prendre deux trains et un bus pour effectuer un Béziers - Clermont-Ferrand. Une étape que l'association espère valider par la Région d'ici l'ouverture de la ligne. Les travaux vont durer 8 mois. La ligne Aubrac modernisée devrait rouvrir le 31 octobre prochain.
