Train Paris-Clermont : locomotives supplémentaires, grillages, équipes techniques, ce que contient le plan d'urgence de la ligne SNCF

Le ministre Christophe Béchu, en visite ce vendredi 23 février à Clermont-Ferrand, a annoncé une série de mesures dans le cadre d'un plan d'urgence pour améliorer la ligne de train Clermont-Paris. Voici ce qui va changer.

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Pas moins de trois ministres et un trio de dirigeants de la SNCF ont fait le déplacement vendredi 23 février à Clermont-Ferrand pour présenter des mesures "inédites" destinées à améliorer le trafic de la ligne Paris-Clermont, connue pour ses retards à répétition. La SNCF va donc mettre en place, à partir de fin mars et dans les semaines qui suivent, un dispositif qui "n'existe sur aucune autre ligne", a souligné le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.

Des locomotives en plus

Parmi les principales mesures, les derniers trains de la journée (dans chaque sens) seront suivis par une locomotive de secours à partir du mois de mai. Entre-temps, fin mars, une locomotive statique de dépannage sera stationnée à Nevers, à peu près à mi-chemin entre les deux terminus, ce qui doit permettre de réduire de 2 heures à 30 minutes le temps d'intervention en cas de panne. “Le problème du dernier, c'est que par définition, si on a une difficulté quelconque, on peut se retrouver avec des heures sans circulation. Ça ne sera plus le cas à partir du mois de mai et dès le 4 mars, ce dispositif de secours à mi-parcours permettra d'éviter les très grands retards », indique le ministre.

Un vaste programme d'engrillagement

Côté sécurisation des voies, il est prévu un large programme de pose de clôtures et de débroussaillage. « Comme beaucoup de retards ne sont pas liés seulement à la ligne, mais au fait que nous traversons des zones giboyeuses, sur des secteurs dans lesquels il y a des risques externes, il faut qu'on traite cette ligne comme une ligne à grande vitesse, c’est-à-dire en sécurisant son fuseau. À court terme, on va repérer les endroits sur lesquels on a déjà la propriété et sur lesquels on a des passages importants de gibier pour qu'il y ait des travaux d’engrillagement. À défaut d'avoir une ligne à grande vitesse, il faut que les caractéristiques de cette ligne soient comparables en termes de confort et en termes de sécurisation”, insiste Christophe Béchu.

Travailler avec les propriétaires le long de la ligne

Le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete explique ce plan, qui mobilisera tous les réseaux longeant la ligne, pour éviter les chutes d'arbres : “Tout ça représente un surcoût entre 10 et 15 millions d'euros qui vont être très vite dépensés, à la fois sur le côté infrastructure et le côté voyageur, pour mettre en place ce programme d'urgence et sécuriser la qualité de service sur la ligne Paris-Clermont. Ce sera la première ligne classique qui va bénéficier des systèmes de protection, qu'on va engager sur une vingtaine de kilomètres pour démarrer. Ils sont financés pour cette année. On va travailler aussi avec tous les riverains qui parfois ne coupent pas assez les arbres. On aura besoin de toute la capillarité territoriale pour arriver à trouver tous les propriétaires de ces terrains.” 

Une nouvelle équipe technique

“On rajoute une dizaine de locomotives en plus sur la ligne », précise Patrice Vergriete. « On va en consacrer quelques-unes au secours, d'un côté, et à la locomotive de protection, de l'autre. On a choisi de faire de Nevers le centre névralgique pour réduire les incidents. On va installer des équipes d'intervention à Nevers, des équipes techniques pour intervenir plus rapidement. » Mais il ne compte pas en rester là : “On va travailler aussi sur la compensation financière. En cas de retard, on va rembourser à 100% quelle que soit la cause, même si c'est un sanglier ou une vache, alors qu’on n'est pas propriétaire de ce troupeau de vaches. Si les clients ont des grands retards, ils seront compensés à 100%. »Tout cela devrait permettre de conforter les améliorations prévues en 2025, assure-t-il : “Quand les rames Oxygène arriveront, l'exploitation ferroviaire sera fiabilisée entre Clermont et Paris.” 

Les usagers partagés

Patrick Wolf, président de l'association Objectif Capital, n’est pas tout à fait satisfait pour autant : “Les annonces, c'est toujours bon à prendre, mais ça ne répond pas à ce qui est pour moi le point important : qu'est-ce qui se passe après 2026 et après la livraison des rames ? Aujourd’hui, on a un problème d'attractivité qui est lié à ces lignes et il ne faut pas arrêter le travail à cet endroit-là. Le ministre des Transports semble avoir une certaine conscience de l'importance de ces éléments d'attractivité. Il faut lui donner le bénéfice de celui qui arrive, en espérant que celui qui arrive restera un peu plus longtemps que les autres.” 

« Globalement le compte y est", a, quant à elle, réagi Stéphanie Picard, porte-parole du collectif des usagers du train Clermont-Paris, qui a assisté à la présentation. "On va quand même attendre d'avoir la loco à Nevers", a-t-elle ajouté, et "rester attentif" à l'après-2026, et au projet de long terme pour la ligne. Le collectif aimerait voir un trajet réduit à deux heures et demie, contre un peu plus de trois heures prévues. Pour le lien avec les élus locaux et le suivi des travaux, un "Monsieur Paris-Clermont" a été désigné au sein de la SNCF.

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