Depuis trois ans, le CHU de Clermont-Ferrand utilise la chirurgie assistée par robot pour traiter le cancer de la prostate. Objectif : réaliser des interventions plus précises et offrir une récupération plus rapide pour les patients.
Avec près de 60 000 nouveaux diagnostics chaque année, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l'homme. Il est également le troisième cancer le plus meurtrier, après ceux des poumons et du côlon. Diagnostiqué à partir de 50 ans, il est désormais pris en charge par chirurgie robot-assistée au CHU de Clermont-Ferrand depuis trois ans. Cette technique offre un plus grand confort pour le chirurgien et, surtout, de meilleurs résultats pour le patient.
Plus précis
Muni d’une paire de ciseaux et d’une pince, le robot est prêt à retirer la prostate du patient. Deux chirurgiens contrôlent les bras articulés du robot grâce à des écrans de contrôle, leur permettant de naviguer avec une grande précision à l’intérieur du corps. « Nous avons une vision optimale du site opératoire », précise le Dr Clémentine Millet, urologue au CHU de Clermont-Ferrand. « En chirurgie ouverte, la vue peut être parfois obstruée, mais ici, nous avons une vue directe sur l’organe à opérer. La précision est donc nettement améliorée. Contrairement à la cœlioscopie, qui propose une vision en 3D, cette technologie nous permet une vision complète à 360 degrés de nos instruments. »
Meilleur suivi post-opératoire
Cette meilleure précision conduit à de meilleurs résultats. En chirurgie ouverte, un patient sur deux souffre d'effets secondaires, tandis qu'avec la chirurgie robot-assistée, seulement une personne sur dix est concernée. Le suivi post-opératoire est également plus léger. « Lorsque j'ai débuté, les patients sortaient de l’hôpital environ sept jours après le retrait de la sonde urinaire », explique le Dr Clémentine Millet. « Ils étaient également équipés de drains. Aujourd’hui, ils sortent avec seulement une sonde urinaire. Dès le soir de l’opération, ils peuvent s’asseoir dans un fauteuil, marcher dès le lendemain, et sortent souvent le deuxième jour. »
Grâce à cette technologie, l’hôpital effectue désormais 70 ablations de la prostate par an, contre une dizaine auparavant. Jean*, diagnostiqué à 50 ans et opéré l’année dernière, témoigne de son expérience. « Je n’ai pas eu de fièvre. Ma cicatrice, qui aurait dû mesurer 15 cm, ne fait en réalité que 4 cm pour la plus grande d’entre elles. J’ai eu la chance de rencontrer le Pr Lilerot. Les examens préalables ont montré que tout allait bien. Si on n’avait pas été plus loin dans les examens, je ne serais peut-être pas là aujourd’hui, ou dans un état bien différent. »
Le cancer de la prostate est le troisième cancer le plus meurtrier en France, mais son taux de mortalité diminue chaque année d’environ 2 %.
Propos recueillis par Julien Boscq / France 3 Auvergne.
*Le prénom a été modifié.