A Clermont-Ferrand, le confinement lié au coronavirus COVID 19 a transformé la physionomie de la ville. Découvrez les images inédites des rues clermontoises presque désertes, vues du ciel, immortalisées par un drone.
Comme dans presque toutes les villes du monde, à l'heure où sévit la pandémie du coronavirus COVID 19, les artères de Clermont-Ferrand sont aussi, bel et bien, désertes. Preuve que l'injonction « Restez chez vous ! » est entrée dans toutes les têtes et qu'on n'est pas prés de l'oublier. Mais dire que la ville est, pour autant, vide laisserait supposer que dans les bâtiments de pierre, de verre ou de béton, là, derrière les portes des étages et de nos maisons, il n'y a plus personne. Or, justement, c'est là, entre les murs, que Clermont est pleine. Pleine de vie. Chaque jour, chaque minute, chacun de nous, dans nos replis, nous bâtissons les conditions d'une victoire collective contre ce mauvais coup du sort. Un jour viendra, on se retrouvera tous à Jaude, comme à chaque fois, quand vient l'heure de célébrer des jours meilleurs.
Clermont-Ferrand, ville déserte mais pleine de vie
Mais pour le moment, la ville est sourde et muette. Seuls quelques bus, tramways et piétons solitaires maintiennent un bien mince souffle de vie. Quand, plus haut, dans le ciel, quelques rares avions tracent un trait blanc au-dessus de Clermont. Mais où peuvent-ils bien aller maintenant, quand tout est à l'arrêt ? Douloureuse provocation, le soleil. Il n'en finit plus de briller. C'est si contre-nature de ne pas l'honorer. Mais voilà, dehors, il ne fait pas si beau que la météo veut bien nous le suggérer. Derrière nos fenêtres, on se tient tous à carreau. On aimerait tant, pour une fois, entendre les voisins chanter, danser, s'esclaffer jusque tard dans la nuit. Lui chez qui on sonnait hier encore pour faire taire tout ce bruit. On aimerait tant entendre klaxonner cet homme pressé derrière son volant. On regretterait même cette moto au pot d'échappement hurlant, que, d'habitude, l'on maudit tant.Plus rien de tout ça, pour l'instant. Sur la place de Jaude, le chef gaulois, arme au poing, est le seul combattant en plein air à livrer bataille contre l'ennemi invisible. A lui, une seconde victoire à Gergovie. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Mais qu'en est-il, dans nos hôpitaux, de ces armées entières de guerriers à l'œuvre ? De là où nous sommes, on ne les voit pas mener un sacré combat avec si peu de munitions. C'est aussi pour tous ceux-là qui, sans attendre demain, sont déjà élevés au rang de héros, que Clermont se tient à carreau. Et si la ville ressemble donc à un océan, quand à la faveur d'une forte marée basse, la mer s'est retirée tout au loin. Il y a bien toujours quelques oiseaux, dans ce nouveau désert, pour s'y poser.
