A Clermont-Ferrand, des membres de la majorité municipale ont été ciblés sur les réseaux sociaux. Le maire a saisi la justice après la publication d’un montage vidéo dans lequel sa tête et celles d’autres élus sont découpées et écrasées. L’auteur de cette vidéo est un jeune homme de 17 ans. Sa mère a décidé de s’exprimer.
Tout commence par une vidéo publiée le 16 novembre dernier sur le compte privé d’un membre de la page Facebook SaccageClermont. Sur X, le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi (PS) reposte le montage en mentionnant “qu’aucune hostilité politique ne justifie de voir sa tête écrabouillée ou découpée”.
Voici la vidéo postée par un détracteur habituel, modérateur de la page Facebook Saccage Clermont, sur son compte Twitter.
— Olivier Bianchi (@olivierbianchi1) November 16, 2024
Ça suffit ! Aucune hostilité politique ne justifie de voir sa tête écrabouillée ou découpée.
Je le signale au procureur. pic.twitter.com/gtP4Ud1J6i
SaccageClermont est une page créée par ses auteurs pour protester contre le projet urbain de la ville. Le porte-parole de la page Nicolas Raphaël Bault affirme qu'elle n’a aucune couleur politique : « C’est quelque chose qui sert aux Clermontois à dire leur mécontentement. Si ce mécontentement se transforme en quelque chose de politique, on passera une étape. Pour l’instant, SaccageClermont est un groupe apolitique puisque tous les Clermontois s’y expriment ».
"Ses intentions premières n’étaient pas du tout malsaines"
Après la publication, l’auteur de la vidéo quitte son rôle de modérateur au sein de SaccageClermont. Par courrier, il s’excuse auprès du maire et de la procureure. Dépassée, sa mère affirme que, du haut de ses 17 ans, il n’a jamais voulu menacer les élus : « Il s’est inspiré d’une vidéo qui l’a fait rire, tout bonnement. Je pense qu’il n’a pas mesuré les répercussions de ses actes. J’ose le croire en tant que maman, ses intentions premières n’étaient pas du tout malsaines ou malveillantes. C’était purement sarcastique et ça a pris des proportions beaucoup plus grandes, malheureusement. »
L'opposition porte plainte
Le 23 novembre, un média indépendant publie l’identité de son fils et affirme que la famille a un lien étroit avec les opposants politiques de la ville. Des propos qu’elle dément, tout comme le chef de fil de l’opposition Julien Bony (LR) qui dénonce l’augmentation de la violence : « Il est important de condamner toute forme de violence exprimée sur les réseaux sociaux ou ailleurs, toute forme d’intimidation ou d’appel à la haine ou au harcèlement envers les élus. Aujourd’hui, on voit bien que ce phénomène tend à se développer. Il faut le condamner de façon unanime. » Les membres des Républicains Julien Bony et Jean-Pierre Brenas portent plainte contre le média pour diffamation. De son côté, le maire de Clermont-Ferrand a saisi la justice dès la publication de la vidéo. Contactés, les élus présents sur les images n’ont pas souhaité s’exprimer.
-Propos recueillis par Chloé Peletin pour France 3 Auvergne