Deuxième nuit de violences à Clermont-Ferrand où plusieurs dizaines de véhicules ont été brûlés ainsi que des poubelles dans la nuit de jeudi à vendredi. Des violences qui peuvent avoir des conséquences sur les événements organisés ce week-end si elles s’intensifient.
Les violences continuent à Clermont-Ferrand comme dans d’autres villes en France. Dans la nuit du jeudi 30 au vendredi 31 juin, près de 18 véhicules ont été brûlés et une dizaine de poubelles. 80 sapeurs-pompiers étaient mobilisés accompagnés de policiers et de gendarmes. Deux d’entre eux ont été blessés.
On peut aller manifester parce que c’est très grave ce qu’il s’est passé, mais on n’est pas obligés de brûler des voitures.
Un habitant
Depuis mercredi 28 juin, les violences s’intensifient, le centre social municipal de Croix de Neyrat a même été partiellement incendié. Dans un communiqué, la préfecture évoque que les sapeurs-pompiers qui intervenaient sur le terrain ont subi des tirs de mortiers et des jets de projectiles. « J’ai vu qu’il y avait 4 - 5 voitures qui avaient brûlé. Ce n’est pas normal de faire ça. J’ai peur que ça continue et que ça s’intensifie », évoque un habitant. « C’est très grave ce qui est arrivé, ce policier qui a tué ce jeune, ajoute un autre habitant. Mais je ne cautionne pas ce que les gens font, brûler des voitures et des bus ce n’est pas normal. On peut aller manifester parce que c’est très grave ce qu’il s’est passé, mais on n’est pas obligés de brûler des voitures. C’est l’outil de travail des personnes. »
Ne nous punissons pas nous-mêmes, ça serait complètement contre-productif
Olivier Bianchi, maire (PS) de Clermont-Ferrand
Au cours du conseil métropolitain, le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi a lui aussi réagit et a appelé au calme. « Ça ne règle rien sur le cas d’espèce du jeune Nahel. Il y a aujourd’hui une justice qui s’est saisie et qui a pris des premières décisions. Il faut la laisser continuer le processus pour clarifier les choses et savoir ce qu’il s’est passé. En même temps, il faut arriver à pacifier les choses, à travailler sur le territoire notamment avec les travailleurs sociaux, les animateurs, les éducateurs, les services de l’Etat, pour que les choses reviennent au calme. Parce qu’au fond, les dégradations qui ont été faites pénalisent les habitants de ces quartiers. On a créé une maison annexe de Clermont, c’est celle qui a été brûlée alors que c’est là qu’on offre tout un panel de services à la population. Ne nous punissons pas nous-mêmes, ça serait complètement contre-productif ».
Pour l’instant la philosophie, c’est de maintenir l’activité normale de ce qui a été prévu ce week-end
Olivier Bianchi, maire (PS) de Clermont-Ferrand
Depuis jeudi, le festival Europavox a pris ses quartiers place du 1er mai, et samedi 1er juillet, c’est la finale de la coupe du monde des quartiers qui doit se tenir au stade Gabriel Montpied. Au vu des récentes violences, le maire de Clermont-Ferrand reste prudent sur le maintien de ces événements. « Ce n’est pas le chaos encore à Clermont-Ferrand. Pour l’instant, j’espère que ça ne va pas empirer. Il faut que ça s’arrête parce que si ça continue, je ne sais pas vers quoi on va. Les décisions peuvent évoluer au fil des heures, la coupe du monde des quartiers est maintenue avec des appels au calme et aucun feu d’artifice. On veut que ça se passe le mieux possible. On travaille avec le président du SMTC et le préfet sur la question des transports en commun. Rien n’a été encore décidé. Pour l’instant la philosophie, c’est de maintenir l’activité normale de ce qui a été prévu ce week-end, de l’encadrer, de mettre en place des mesures de sécurité pour les populations, de trouver des solutions de transports. Si la situation venait à s’aggraver, on serait amenés à prendre des décisions d’annulation ».
De son côté, la préfecture du Puy-de-Dôme a mis en place un arrêté qui interdit le port et le transport d’armes, de substances ou de produits inflammables. Les feux d’artifice ont été également été interdits. Des interdictions valables dans une trentaine de villes du Puy-de-Dôme.
Propos recueillis par Cindel Duquesnois et Yoann Dorion