Les vols de câbles électriques sont un véritable fléau. Depuis le début de l’année 2024, 42 communes du Puy-de-Dôme en ont été victimes. La facture est lourde. Le syndicat “Territoire d’énergie” tire la sonnette d’alarme.
De plus en plus de communes réduisent leur éclairage la nuit afin de faire des économies d’énergie mais d’autres y sont contraintes, bien malgré elles. Les vols de câbles électriques sont de plus en plus nombreux dans le Puy-de-Dôme et ont des conséquences sur la vie des communes. À Plauzat, petit village de 1 600 habitants, certains secteurs sont dans le noir la nuit. Jean Desvignes, maire de Plauzat, raconte, amer : “Les gens appellent la mairie et nous disent qu’il n’y a plus d’éclairage dans le chemin. Le lendemain, on y va, on cherche le câble et on s’aperçoit qu’il a été coupé. Ici, quelque 250 m linéaires ont été volés. La remise en état coûte 4 500 euros à la commune et 4 500 euros à “Territoire d’énergie””.
Un coût de 15 000 euros pour Plauzat
"Territoire d'énergie" est un syndicat qui gère la distribution électrique pour les collectivités. Plusieurs secteurs du village de Plauzat sont concernés. ”L’ensemble de ces câbles volés va nous coûter 15 000 euros pour la remise en état. Cela représente plus d’un an de consommation d’électricité pour l’éclairage public. Cela empêche de lancer des projets pour l’enfance et la jeunesse, pour les aménagements d’espaces verts” souligne le maire de Plauzat. Il s’interroge : “Je me pose la question : pourquoi ne voit-on pas arriver à la revente 750 m de linéaire de câble ?”. Le maire a déposé plainte à chaque vol, mais pour l’instant les voleurs n’ont pas été démasqués.
Un stade de foot dans le noir
A quelques kilomètres de là, à Veyre-Monton, même désolation. René Challier, adjoint au maire, en charge de la voirie et des travaux, précise : “Depuis la fin juin, on n’a pas d’éclairage au stade de foot pour s’entraîner le soir. Cela nous coûterait 7 000 euros pour réparer et on est forcés de piocher sur les réserves de la commune car ce n’est pas budgétisé”. Les entraînements du soir sont purement et simplement annulés. Une tuile pour le club qui est monté de division cette année. Les câbles ne sont pas en stock et sont attendus pour fin septembre voire début octobre.
42 communes du Puy-de-Dôme touchées
Depuis le début de l’année 2024, ce sont 42 communes du Puy-de-Dôme qui ont été victimes de cette série d’actes de vandalisme, ciblant principalement les infrastructures d’éclairage public et sportif. Les chiffres sont préoccupants : depuis le 1er janvier, près de 14 kilomètres de câbles électriques et environ 250 boîtiers de connexion ont été dérobés. Une facture salée pour les collectivités locales, estimée à 370 000 euros, à la charge exclusive des communes et de"Territoire d’Énergie" du Puy-de-Dôme. Si l’on remonte à 2022, ce sont 33 kilomètres de câbles et 700 boîtiers qui ont été détruits ou volés, pour un coût total dépassant les 750 000 euros.
De lourdes conséquences
Cette situation met à rude épreuve les finances des communes touchées, qui peinent à faire face à ces coûts imprévus. Sébastien Gouttebel, président du syndicat “Territoire d’Energie”, rappelle : “Ce préjudice atteint la somme fabuleuse de 370 000 euros depuis le début de l’année et 750 000 euros depuis 2022. Tout le monde n’a pas l’argent pour remettre en sécurité ces équipements. Remettre en état coûte 80 000 euros, et tout le monde ne les a pas à l’instant T”. Ces vols ont de lourdes conséquences : “Cela impacte la sécurité. Quand les élus, accompagnés par le syndicat, font le choix de faire de l’éclairage public, il y a un enjeu pour la sécurité la nuit. Cela peut être aux abords d’une école, d’une mairie, sur une route passante, près d’un carrefour. Dès qu’il y a malveillance et vol à cet endroit, cela peut être accidentogène et créer de vrais désordres pour nos administrés”.
Le syndicat lance un appel aux citoyens en dernier recours: “On en appelle à la vigilance. Quand on voit quelque chose de bizarre dans sa commune, il faut appeler ses élus ou la gendarmerie pour enrayer ces dégradations”.
“Territoire d’énergie” réunit 464 communes et 14 intercommunalités dans le Puy-de-Dôme.