Dix cas de COVID 19 positifs ont été observés à Theix, à proximité de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, dans un centre d’hébergement d’urgence ouvert temporairement pour des personnes sans abri et des migrants. Mais la situation est « sous contrôle » d’après le Collectif Pauvreté Précarité.
Depuis le 25 mars, le centre de vacances de Theix, commune de Saint-Genès-Champanelle, sur les hauteurs de Clermont-Ferrand, a été transformé en hébergement d’urgence. Il accueille 50 personnes, des hommes uniquement, français, marocains, africains, albanais, géorgiens…
Ces personnes, sans domicile et migrants déboutés du droit d’asile, étaient auparavant prises en charge au gymnase Andanson de Clermont-Ferrand par le Collectif Pauvreté Précarité. Depuis quelques semaines, dix cas de Coronavirus COVID 19 se sont déclarés, mais la situation s’améliore, d’après l’association.
10 tests positifs
Les premiers cas de COVID 19 sont apparus peu de temps après l’ouverture du centre d’hébergement d’urgence au village de vacances de Theix, propriété de la ville de Clermont-Ferrand. La directrice du collectif Pauvreté Précarité, Loraine Henry, fait le point : « Ces personnes étaient accueillies au gymnase Andanson sous des tentes. Au début du confinement, la ville a mis à disposition ce village de vacances qui comprend 3 chalets en bois dans un grand parc en pleine nature. Les personnes sont hébergées dans des chambres pour quatre et la ville livre les repas chaque jour. Une semaine après leur arrivée, certaines présentaient des symptômes. Nous avons effectué 13 tests : 3 messieurs qui avaient les symptômes du coronavirus et 7 autres souffrant de pathologies chroniques se sont révélés positifs ».En revanche, aucun test positif pour les salariés qui se relaient sur le site, une douzaine de travailleurs sociaux et de veilleurs.
De son côté, le maire de Saint-Genès-Champanelle, Roger Gardes, n’a eu connaissance d’aucun cas de coronavirus dans le village de Theix. Il reconnait qu’il y avait une certaine inquiétude de la population « au départ », mais, dit-il, « les gens se sont habitués, il n’y a pas eu de panique, d’affolement ».
« Petit à petit, la maladie passe »
Les dix résidents positifs ont été placés en « quatorzaine » dans un centre d’hébergement spécialisé ouvert fin mars par les autorités en centre-ville de Clermont-Ferrand et géré par l’association CeCler, un lieu destiné à mettre à l’isolement et sous surveillance médicale les personnes démunies atteintes du COVID.« Parmi ces dix personnes, il n’y a pas eu de forme grave », précise Loraine Henry, « certaines sont déjà revenues à Theix après leur quatorzaine, une seule est hospitalisée, mais elle va bien et devrait revenir prochainement aussi ».Cependant, face au risque de multiplication de cas, le site de Theix, considéré comme cluster (foyer de l’épidémie) a été placé sous surveillance renforcée.
Une fois par semaine, il reçoit la visite d’un médecin de l’équipe mobile du dispensaire Emile Roux et aussi celle des secouristes de l’Ordre de Malte.
Sur place, certains hommes sont encore positifs, parfois asymptomatiques, « mais petit à petit la maladie passe, sans trop de gravité », souffle un peu la nouvelle responsable du collectif Pauvreté Précarité, rassurée que le département du Puy-de-Dôme ait été plutôt épargné.
3 cas supplémentaires dans des centres d'hébergement
Depuis 1985, le collectif Pauvreté Précarité qui réunit 9 associations caritatives (dont la Banque Alimentaire de Clermont-Ferrand, Emmaüs, la Croix Rouge…) gère un accueil de jour et des hébergements d’urgence et de stabilisation. Il emploie 65 salariés. En temps ordinaire, il sert 600 repas et héberge 250 personnes quotidiennement.Sur les autres sites clermontois qui accueillent des hommes et des femmes seuls ou des familles de démunis, dans des bungalows, un ancien lycée et même dans des appartements, seulement 3 autres cas positifs de COVID 19 ont été recensés par cette association. Les personnes ont là aussi été prises en charge momentanément par le centre d’hébergement spécialisé.
« J’ai été sur le front tout de suite », sourit Loraine Henry, la directrice du collectif qui a pris ses fonctions en début d’année. Elle reconnait avoir eu la crainte que tout dégénère pour cette population dont une partie est touchée par des pathologies diverses, mais « ça se passe relativement bien », se rassure-t-elle. Elle ne sait pas, en revanche, à quelle date les hébergements d’urgence fermeront leurs portes.
De son côté, la responsable par intérim de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale du Puy-de-Dôme, Hélène Roy-Marcou, précise qu’en tout 25 personnes atteintes du COVID ont été accueillies dans le centre d’hébergement spécialisé clermontois d’une capacité de 70 places ouvert le 30 mars pour les SDF et personnes démunies, des malades sans gravité.