Cultiver le miel à fleur de volcan, une profession qui évolue

Clermont-Ferrand accueille le 21ème Congrès National de l'Apiculture Française du jeudi 27 au dimanche 30 octobre. Un rendez-vous incontournable pour les apiculteurs d'Auvergne pour échanger sur leurs pratiques et leurs difficultés au quotidien. Rencontre avec l'une d'entre eux, installée depuis trois générations à Sainte-Sauve. Intervenants : Élisabeth et Fernand Taillandier, apiculteurs. ©France 3 Auvergne

Clermont-Ferrand accueille le 21ème congrès national de l'apiculture française du jeudi 27 au dimanche 30 octobre. Un rendez-vous incontournable pour les apiculteurs d'Auvergne pour échanger sur leurs pratiques du métier. Rencontre avec l'une d'entre eux, installée sur la chaîne des Puys.

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Les pattes chargées de boules de pollens, les abeilles font leurs dernières récoltes. La production de miel est terminée. Mais pas le travail de l'apiculteur.
 
« Une ruche comme ça, il lui faudra 15 kilos de miel pour tenir l’hiver, explique Élisabeth Taillandier, apicultrice à la ruche des volcans, à Saint-Sauves-d'Auvergne. Il faut regarder que tout va bien, qu’elles aient bien toutes leurs reines, les préparer à l’hiver, mettre les ruches bien au chaud, vérifier qu’elles ont suffisamment à manger »
 
Elisabeth est la troisième génération d'apiculteur. Une passion et un savoir-faire transmis par son père qui a vu la profession évoluer au fil des ans. « C’était moins compliqué, se souvient Fernand Taillandier. On prenait le miel dans la ruche et c’était tout ce qu’on faisait ! On allait voir les ruches quatre fois par ans, tandis qu’aujourd’hui, c’est plusieurs fois par semaine. Avec le temps, l’apiculture devient beaucoup plus technique »

Une profession aux multiples enjeux

Plus de travail d'autant qu'Elisabeth transforme elle-même son miel et ouvre son atelier au public. Un choix de vie car elle gagnerait autant en vendant son miel bio en fût à un négociant. « Si on devait calculer le nombre d’heures travaillées réellement, je pense qu’on travaille pour moins que le SMIC, affirme Élisabeth Taillandier. Donc si on se concentre sur ce côté-là, s’il n’y a pas la passion, ça peut paraître difficile .» 

Avec 250 ruches, l'apicultrice extrait en moyenne 4 tonnes de miel par an. Une production qui a baissé de plus d'un tiers depuis les années 80. La tendance est nationale.
 
Les abeilles sont plus fragiles face aux pesticides et aux parasites comme le varois, un type d'acarien. Et elles produisent moins. Élisabeth alerte sur les nouvelles variétés cultivées par les agriculteurs, comme le tournesol. « Toutes les nouvelles variétés qui sont plantées ne sont plus mellifères, explique-t-elle. Les abeilles n’y trouvent plus de nectar ».
 
Elisabeth souhaite travailler avec les agriculteurs sur cette problématique. Mais sa priorité aujourd'hui est de recruter: victime d'un accident du travail en juin, elle est aidée par sa sœur et peine à trouver quelqu'un de qualifié pour la prochaine récolte. La transmission des savoirs-faire est source d'inquiétude de plus pour la profession.

L'agricultrice sera présente au congrès national des apiculteurs, qui se tient au polydôme de Clermont-Ferrand du 27 au 30 octobre. L'occasion pour le grand public de rencontrer exposants et assister à des conférences, afin d'en apprendre davantage sur cette culture minutieuse.

 

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