Ce n'est pas toujours facile de prendre des vacances pour les agriculteurs et particulièrement les éleveurs. C'est pourquoi il existe le service de remplacement agricole. Il met à disposition des salariés qui peuvent relayer des exploitants qui souhaitent prendre un peu de vacances.
"Tu me mets deux boîtes de sels et trois boîtes de lithotamne", récapitule Christophe Flavier, éleveur à Bonnat (Creuse). Il donne ses dernières consignes à Olivier Planchenault qui prendra en charge, dès le lendemain, l'exploitation d'élevage laitier.
Cette dernière requiert beaucoup de travail. "Là, il y a presque 80 vaches à traire, les veaux à s'occuper, à donner à manger, et puis nettoyer les bâtiments, tout le nettoyage de la salle de traite, le raclage de l'aire d'alimentation", énumère Christophe Flavier.
"Il a l'habitude des champs"
Avec ses treize ans d'expérience au service de remplacement, Olivier Planchenault sait comment prendre ses marques : "Le tout, c'est de se repérer quand on vient dans une exploitation qu'on ne connaît pas, savoir où sont les parcelles, avoir le sens de l'orientation aussi et connaître les bêtes", confie-t-il.
Il représente une valeur sûre pour l'exploitation GAEC Favier. Satisfait, cela fait plusieurs étés que le couple d'éleveur réserve ses services. "Il a l'habitude des champs, des vaches. C'est déjà aussi un avantage pour nous. Il faut bien un peu de confiance aussi, parce que laisser la ferme à quelqu'un qui ne connaît pas, ça peut créer plus de stress dans la semaine, alors que là, on part serein", assure Nathalie Favier, éleveuse laitière.
Il faut bien un peu de confiance aussi, parce que laisser la ferme à quelqu'un qui ne connaît pas, ça peut créer plus de stress.
Nathalie Favieréleveuse laitière
Des profils variés
Le service est payant, mais il bénéficie du crédit d’impôt. Aujourd’hui, 450 exploitants adhèrent au service de remplacement. Cela représente un vivier de plus de 70 salariés, pour les vacances, les congés maternité ou les maladies."Certains savent traire, d'autres pas. Il y en a qui savent conduire du matériel, d'autres, c'est beaucoup plus sur l’élevage. Il faut quand même de l'expérience ou un diplôme agricole. Certains font ça, en attendant de s'installer, et il y en a de plus en plus qui sont des retraités", explique Bénédicte Barrier Freychet, du service de remplacement agricole de la Creuse.
Grâce au service, de plus en plus d’éleveurs peuvent se permettre de souffler un peu. C'est donc les vacances pour Christophe et Nathalie et leurs vaches seront bien gardées