Originaire du Kurdistan irakien qu’elle a quitté à l’âge de 3 ans à sa vie actuelle de mère de famille installée à Issoire dans le Puy-de-Dôme, Barine Amaidet raconte un long exil pour une vie plus heureuse. Une histoire poignante qui a pris la forme d’un livre.
Elle n’avait que 3 ans quand sa famille décide de fuir en 1988 le Kurdistan irakien, chassés par l’Anfal, l’opération d’extermination massive des kurdes dirigée par Ali Hassan al Majid, dit Ali le chimique, cousin et bras droit de Saddam Hussein.
Une première épreuve pour sa famille, l’ainée Jevane, 8 ans, décède frappée par un débris d’obus. Puis il y a la disparition d’une autre fillette, confiée à des voisins qui l’ont abandonnée dans la montagne, ils ne la retrouveront que 3 ans plus tard. Enfin ils rejoignent le camp turc de Mardin et passent deux années dans des conditions très éprouvantes : un seul point d’eau pour 16 000 personnes, des hivers froids et des été étouffants sous les tentes : un soulagement pourtant dit Barine : "pour nous il y avait déjà une étape de franchie. On n’était plus entre la vie et la mort, on avait gagné une certaine sécurité".
La vie de Barine va enfin changer alors que Danielle Mitterrand lance un cri d’alerte depuis Bourg-Lastic dans le Puy-de-Dôme en 1989 : "quand ça se passe sous nos yeux, comment ne pas réagir et attendre des années pour ensuite constater qu’on n’a rien fait" s’indigne l’épouse du Président de la République et fondatrice de l’association France Libertés.
Barine arrive enfin à Piriac-sur-Mer en Loire-Atlantique avant de joindre quelques années plus tard Clermont-Ferrand. A 8 ans, commence alors une autre vie, bien plus heureuse : Barine est aujourd’hui mère de deux enfants et titulaire d’un master en commerce international, elle vient d’être embauchée dans une grande entreprise à issoire dans le Puy-de-Dôme.
Elle vient aussi de terminer un livre, "Au pays de fleurs" qui a ému son éditeur Paul Colli. "Quand j’ai reçu le tapuscrit, on a voulu le laisser en l’état, on n’a rien touché, c’était ses mots et s’était sa vie et on a voulu que ça reste comme ça".