Les médecins généralistes relancent, à partir de ce lundi 26 décembre, un nouveau mouvement de grève. Malgré les épidémies de grippe, de Covid-19 et de bronchiolite, les professionnels sont tous appelés à fermer leur cabinet. Les médecins grévistes demandent une revalorisation du tarif conventionné de la consultation. Témoignages de deux médecins dans l'Allier et le Puy-de-Dôme.
La salle d'attente de Jean-Antoine Rosatti restera vide cette semaine. Ce médecin généraliste, qui exerce depuis plus de 30 ans dans l'Allier, est à bout de souffle. Comme beaucoup d'autres professionnels, il a répondu à l'appel à la grève lancé par le collectif " Médecins pour demain". Le deuxième en moins d'un mois. Jean-Antoine, médecin et président du syndicat des médecins libéraux de l'Allier explique les raisons de ce mouvement : « Ce n'est pas qu''un problème d'honoraires. Nos honoraires nous permettent de faire vivre nos entreprises médicales et libérales. Cela nous permet d'embaucher une secrétaire. On a besoin d'assistants pour nous aider à faire les consultations et à augmenter notre productivité. Et là, 25 euros, ce n'est pas possible ! Pour les généralistes, déjà. Pour les spécialistes, cela leur permettrait d'investir dans la technologie »
Revaloriser le tarif des consultations
Les honoraires des médecins sont financés à 90% par les consultations. Certains syndicats demandent que les tarifs des actes médicaux passent à 50 euros, d'autres proposent une augmentation plus progressive. C'est le cas de Sandrine Tautou, médecin dans le Puy-de-Dôme et représentante syndicale des médecins généralistes de France : « La consultation est à 25 euros. Il y a, certes, quelques petites revalorisations, mais elles ne comptent pas le temps passé auprès de notre patient. C'est-à-dire que vous pouvez prendre une demi-heure ou 40 minutes, la consultation sera toujours à 25 euros. Et nous, nous demandons une revalorisation de 25 à 30 euros; et après une revalorisation du temps passé auprès de notre patient. Plus la consultation est longue, plus elle est complexe, plus elle mérite d'être revalorisée. Et cela jusqu'à 60 euros »
Un métier de moins en moins attractif
Depuis quelques années, une crise de vocation et une profonde crise morale se sont emparés des médecins généralistes en France : « On a un très beau métier mais ils perdent foi en leur métier. Beaucoup de médecins démissionnent ou changent pour du salariat. Ils dévissent leurs plaques en ville pour faire autre chose. Donc oui, on a pas mal de dépit et de colère qui font que les gens ne restent pas installés »
La nouvelle convention médicale doit être signée d'ici mars 2023. En attendant, une manifestation nationale est prévue, à Paris, le 5 janvier prochain.