Coronavirus : comment les gens du voyage vivent le confinement dans le Puy-de-Dôme

Depuis le 17 mars, les gens du voyage sont aussi soumis au confinement. Pour eux plus question de déplacements, ils doivent rester là où ils se trouvaient lors de la mise en œuvre des mesures de lutte contre le coronavirus Covid 19, comme à Issoire dans le Puy-de-Dôme.

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A Issoire dans le Puy-de-Dôme, les gens du voyage stationnés sur l’aire d’accueil vivent la crise du coronavirus comme tout le monde, confinés depuis mi-mars. Leurs enfants vivent le confinement comme tous les enfants avec leurs parents : "J’apprends les lettres qui font A, O et I, mais on ne peut plus aller au parc" dit la petite Slowana qui aura bientôt 6 ans.
 



Sur cette aire 17 emplacements sur 20 sont actuellement occupés, en tout 73 personnes vivent ici. Beaucoup sont issues de la même famille, le confinement est collectif. "Là on est un peu tous dans le même bateau" dit le pasteur évangéliste Pierre Stimbach "regardez à droite, à gauche, on est partout, mais chacun avec sa famille donc aujourd’hui on a tous le regard sur nos jeunes, on ne veut pas qu’il y ait de déplacements à l’extérieur, qu’ils puissent être atteints par le virus et qu’ils apportent le virus à notre peuple".
 


L'autre risque, social celui-là, qui guette ces familles c'est d'être complétement abandonnées à leur sort. Pendant le confinement les gestionnaires de l'aire d'accueil ont tenu à maintenir un lien hebdomadaire. "Cela permet de faire un accompagnement social, de distribuer les autorisations de sortie, de les aider dans des démarches administratives et aussi de commencer à leur faire payer leurs fluides (eau, électricité, assainissement…) afin de ne pas avoir une note énorme à la fin" explique Brigitte Pailloncy déléguée aux gens du voyage à l’agglomération du Pays d’Issoire.

Et concernant l'avenir pas question pour ces parents de remettre leurs enfants à l'école après le 11 mai : "Aucun enfant de la communauté du voyage ne reprendra l’école" dit Pierre Stimbach se faisant leur porte-parole, "même chez les sédentaires les parents ont peur. On est soumis à la loi, pas de problème, mais si c’est pour mettre les enfants à l’école et qu’ils attrapent le virus et le transmettent et que ça fait des centaines, des milliers de morts… Où va-t-on franchement aujourd’hui ?" Car ici malgré une apparente légèreté, tous ont bien conscience de la gravité de la situation.

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