Caméra thermographique à la main, des experts de la rénovation des bâtiments mettent en évidence les pertes d’énergie sur la façade des maisons. Leur objectif : convaincre les habitants du pays d’Issoire dans le Puy-de-Dôme que des travaux d’isolation leur permettraient de faire des économies de chauffage.
La balade commence à la tombée de la nuit ce mercredi 26 janvier dans les rues de Parentignat (Puy-de-Dôme) car il faut attendre que la chaleur apportée par le soleil sur les murs des maisons se soit dissipée. La caméra thermographique peut alors entrer en action : sur l’écran les zones les plus claires montrent les endroits les plus chauds, les plus sombres indiquent des plus froides. Autour des animateurs, une vingtaine d’habitants de la commune découvrent leur environnement quotidien sous un autre jour.
« Sur ce type de maison des années 80, c’est assez homogène » indique Bruno Ladray, conseiller en énergie partagée. Mais un peu plus loin devant cette maison plus ancienne, l’image ne laisse plus aucun doute « On aperçoit le radiateur depuis l’extérieur, le niveau d’isolation ne doit pas être important ». « On s’en doutait bien » disent les occupants de la maison, « on le sent bien ».
Pour lutter contre le réchauffement climatique et améliorer l’efficacité énergétique, le décret du 11 janvier 2021 a rajouté un critère à la définition d’un logement décent : « la consommation en énergie doit être inférieure à 450 KWh/m² de surface habitable et par an en France métropolitaine à compter du 1er janvier 2023 ». Une mesure qui devrait permettre d’éviter de rejeter 14 millions de tonnes de CO2, soit 3 % des émissions annuelles en France, représentant l’équivalent des émissions de près de 10 millions de véhicules.
Une aide à la décision
Nouvel arrêt devant une autre maison. Le rez-de-chaussée a été construit en 1976, le premier étage une dizaine d’années plus tard. La caméra détecte l’absence d’isolation en bas, alors que le haut a bénéficié de la pose de laine de verre. Pour les propriétaires, c’est une indication précieuse : « Nous envisageons de faire des travaux d’isolation, surtout en bas. Cette démonstration est très intéressante, ça nous fait un diagnostic et ça nous conforte dans notre idée ».
« Aujourd’hui on sait qu’il faut isoler, améliorer son habitat. Du point de vue financier car les coûts de l’énergie s’envolent, pour son confort et pour notre climat qui fout le camp. Il n’y a pas une journée sans que l’on soit sollicité pour une chaudière à 1 euro, le lendemain c’est la pompe à chaleur, le surlendemain c’est les fenêtres. Ce service Rénov’actions 63 doit apporter quelque chose de fiable par des professionnels, où il n’y a pas d’intérêt financier et dont on est sûrs » explique Vincent Tourlonias Conseiller communautaire à l’Agglo Pays d'Issoire délégué à l'énergie.
Cette réunion, comme les deux autres qui seront organisées cet hiver au Breuil-sur-Couze puis à Plauzat, sera suivie par une rencontre d’information qui traitera des aides techniques et financières. « On y parle aussi des menuiseries et des déperditions de chaleur dues au défaut d’étanchéité pour faire de la sensibilisation, semer des petites graines dans l’esprit des gens car un projet de rénovation c’est lourd et ça doit mûrir » dit Cindy Vernet, conseillère en rénovation de l’habitat.
En 2021, 3 000 habitants du Puy-de-Dôme ont bénéficié des conseils d'experts de ce service départemental relayé par les communautés de communes.