Fin août, Gérard Lenorman a sorti un single « Changer », une chanson écrite par Vianney. Un album est prévu pour le mois d’octobre. Le chanteur de "La Ballade des gens heureux" a passé une partie de son enfance à Issoire, dans le Puy-de-Dôme. Il nous confie son attachement à l'Auvergne.
Vingt-et-un ans. Cela faisait bien longtemps que Gérard Lenorman n’avait pas sorti de chansons inédites. Vendredi 27 août, il a dévoilé « Changer », un single qui annonce un album qui sortira en octobre prochain et qui s’intitule : « Le goût du bonheur ». Bien que l'auteur-compositeur soit né à Bénouville, en Normandie, en 1945, ses débuts musicaux s'enracinent à Issoire, dans le Puy-de-Dôme, où il a grandi, de neuf à dix-huit ans. Gérard Lenorman raconte : « Le Puy-de-Dôme est un beau département, mais les conditions de vie que je partageais à l’école et avec mes parents n’étaient pas terribles. Donc on fait l’impasse. Il faut être positif. On sort de tout en bien et souvent en mieux, j’en suis la preuve. Je pense que j’ai quitté Issoire quand j’avais 18 ans. Mais j’ai un problème avec le temps, les dates et les années. Je ne garde pas que des souvenirs heureux de cette période mais la vie est faite pour s’en sortir. On a vécu des moments peut-être pénibles mais tout cela vous forge. Si vous n’êtes pas trop bête, au lieu de vous faire du mal, vous vous faîtes du bien en vous renforçant et ça va mieux. Malgré tout, je suis noyé de souvenirs. J’ai une bonne maladie : je ne me souviens que de ce qui était bien. Le reste, je l’ai effacé. Je n’ai que de bons souvenirs d’Issoire. Et Issoire ne m’a rien fait. J’aime bien cette ville. L’école où j’allais était bien mais c’est le reste qui n’allait pas. Disons que c’est ma vie. Je me suis bien rattrapé depuis »
Un attachement à l'Auvergne
Il poursuit : "L’Auvergne est une région formidable car ce sont des montagnes, des hauts et des bas, comme la vie. Nous partageons notre vie en montagnes. L’Auvergne fait évidemment partie de nos coins de prédilection". Tourner la page, c’est ainsi que le créateur de « La Ballade des gens heureux » procède. Avec son nouvel album, il s’est entouré d’auteurs confirmés comme Vianney, qui signe deux chansons, dont « Changer » : « Vianney est arrivé à Paris et nous nous sommes rencontrés dans un studio, pour l’enregistrement de l’émission de Dave. Cela a été un coup de foudre instantané. C’est un petit génie et il écrit pour de nombreux artistes. Mais j’ai été son premier client. Dès le lendemain de notre rencontre, il m’a envoyé deux chansons. Les deux figurent sur mon album. Vous l’aurez compris, je ne suis pas rapide pour composer mes albums. Nous sommes devenus de très grands amis ».
Des auteurs confirmés pour l'accompagner
Il s’est aussi entouré de Nicolas Peyrac, Serge Lama ou encore Bénabar. Il raconte : « J’ai fait appel à des amis. On se connaît depuis longtemps et on s’apprécie. Avec Serge Lama, on est quasiment jumeaux d’une certaine façon car on est du même signe. J’ai toujours aimé ce que faisait Bénabar. C’était normal qu’on fasse un jour quelque chose ensemble. Dans sa chanson « Le cul entre deux chaises », je n’ai pas voulu surprendre. J’avais composé une musique géniale et je lui ai demandé ce qu’il en pensait. Il l’a aussi trouvée géniale. Le lendemain, j’ai reçu sa chanson et je me suis dit qu’il tapait fort. J’ai trouvé ça extraordinaire. Cela me fait penser aux fanfares des Beaux-arts ».
Une déclaration d'amour à sa mère
Avec la chanson « Maman », écrite avec Serge Lama, il livre une magnifique déclaration d’amour à sa mère. Il dit ainsi « Tu es mon seul amour ». Le chanteur n'a su qu'à 35 ans qu'il était le fils d'un Allemand. Un soldat prénommé Erich, violoniste et chef d'orchestre dans le civil, qui faisait partie des troupes d'occupation. Gérard Lenorman explique : « J’ai eu une vie un peu particulière. Maman est un mot magique. Si cela se passe mal, on s’arrange pour que cela fasse moins mal et même un jour on va jusqu’à écrire une chanson qui porte son nom. C’est positif. Il ne faut pas passer sa vie à regretter, même les pires instants ». Lui qui a commencé à jouer sur un harmonium dans une église en Normandie alors qu’il n’avait que cinq ans, a fait appel au mythique producteur Dominique Blanc-Francard : « On est potes depuis des années et en plus on est voisins. C’est quelqu’un que j’adore. Le premier studio où j’ai travaillé quand j’ai commencé à chanter, et où j’ai enregistré ma première chanson, « Il », c’était déjà lui qui était aux commandes de la console. Ca ne date pas d’aujourd’hui. C’était dans les années 70. Je suis très fidèle avec les bons, les gens droits et honnêtes. Je m’implique terriblement dans tout ce que je fais. Comme je l’ai dit dans une chanson, je ne sais faire que ça, je chante. J’essaie d’avoir toujours le meilleur pour être capable de donner le maximum dans chaque texte et chaque musique ».
Retrouver la scène
Après deux années marquées par la crise sanitaire et les confinements, Gérard Lenorman a retrouvé le plaisir de remonter sur scène : « J’ai chanté récemment à Contes. C’était plein. On a fait un super spectacle. Cela faisait deux ans que je n’avais pas chanté. J’avais une peur bleue. On a fait un concert extraordinaire. On a des retours vraiment positifs. Je n’ai jamais arrêté de chanter pendant deux ans. Ces deux années j’ai tourné en rond dans mon appartement. Mais comme tout le monde. J’ai le plaisir de retourner chanter. Ma vie c’est la scène, « crier à ceux que j’aime je reviens ». Je reviendrai tant que je serai debout ».
Je suis malade à chaque spectacle car j’ai peur de décevoir
Le « petit prince de la chanson française » est ravi de retrouver son public. Il a vendu des millions de disques mais ne sait pas combien précisément : « Mes maisons de disques étaient assez satisfaites. Je ne suis pas intéressé par les chiffres de ventes. Je sais que j’ai vendu beaucoup de disques. Je n’en fais pas un blason, une fierté particulière. C’est honorable et respectable. Je suis très touché de cela. Je sais que ça va ». Il est pourtant conscient d’avoir accompagné de nombreuses personnes avec des chansons inoubliables comme « Si j’étais président », « Voici les clés » ou « Michèle ». Il reconnaît : « Je suis quelqu’un comme vous, comme tout le monde. Sauf que j’ai un petit truc en plus, j’écris de la musique, des textes, des chansons. Que voulez-vous que je rêve de plus ? J’ai cette chance. J’ai commencé à chanter et ça a marché. Je continue. Je ne vais pas pleurer. Ma vie est un partage. Mais je suis malade à chaque spectacle car j’ai peur de décevoir ». Désormais, il se concentre sur la sortie de son album « Changer les choses », le 8 octobre prochain.