Tous les jours, les quatre soigneurs du parc animalier d’Auvergne, à Ardes-sur-Couze, dans le Puy-de-Dôme, s'occupent des animaux du parc. J’ai choisi de tester pour vous une journée avec l’un d’entre eux, et de découvrir son métier au plus près des animaux. 

C’est sous un soleil éclatant que la journée commence au parc animalier d’Auvergne, à Ardes-sur-Couze, dans le Puy-de-Dôme. Une journée idéale pour découvrir le métier de soigneur dans ce parc animalier. 
Jeudi 23 mai, je suis donc arrivée au parc, bien avant les nombreux visiteurs. Il est 9 heures et tout semble calme. Très vite, je suis rejointe par mon accompagnatrice : Amélie Deslias. La soigneuse de 26 ans est arrivée il y a un an et demi. Le contact est tout de suite très facile malgré sa timidité, la jeune femme est dans son élément au parc. 
Mais pas le temps de nous attarder, les animaux nous attendent ! Nous prenons donc la voiturette. « Je n’arriverai jamais à me faire aux nombreux escaliers dans le parc », rigole Amélie, pendant que nous roulons vers son secteur : celui de la plaine sud-américaine.  

Sortie des enclos et petit-déjeuner 

Une des premières tâches du matin, c’est de sortir tout le monde du lit et de donner le petit-déjeuner. Nous arrivons dans l’enclos des tapirs qui cohabitent avec les Pudu, les Nandou de Darwin, les Saïmiri boliviensis et un Coendou.
Avant de rentrer dans l’enclos, Amélie me donne quelques consignes. « Il faut faire attention, nous avons un mâle et une femelle Nandou. La femelle vient de pondre des œufs. Et le mâle est très protecteur, ils n’aiment pas trop les nouvelles têtes à cette période »
 
Nous entrons d’abord dans le boxe des tapirs qui nous attendent avec impatience. Pas du tout craintifs, ils s’approchent volontiers de nous. Même si on aimerait bien les caresser, la règle est d’éviter le plus de contacts possibles avec les animaux du parc. Toto, Jupp et Rio, sont trois mâles. Après leur avoir ouvert les portes, Amélie prend des sauts de salades et les apporte dehors. À peine sommes-nous sorties, que les tapirs (et le mâle Nandou) s’approchent de nous. 
« Les tapirs sont des herbivores, ils mangent des légumes, des fruits et des feuilles, m’explique Amélie, pendant que les tapirs dévorent leur petit-déjeuner. Ils ne sont pas méchants, mais il ne faut pas oublier qu’ils pèsent entre 300 et 350 kg ». Dans cet enclos, une petite marre a été aménagée : « Les tapirs aiment beaucoup l’eau, et surtout, ils font leurs besoins dans l’eau ». Un havre de paix !
Comme de nombreuses espèces, le tapir est menacé d’extinction : il est chassé pour être mangé et son habitat naturel se réduit considérablement. Le parc animalier soutient des associations locales pour la conservation de ces espèces
 
Après les tapirs, c’est au tour des Pudu de sortir. « Ce sont les plus petits cervidés au monde. Ils sont très craintifs, il faudra être rapide pour les voir », évoque la jeune soigneuse. Et effectivement, il faut être patient et rapide ! 
Le dernier de l’enclos à sortir (ou pas !) et à prendre son petit-déjeuner, c’est Henk, le coendu. Un porc-épic brésilien. Étonnement, j’ai eu moins envie de le caresser, même si, lui, ne semblait pas apeuré par ma présence. « Pour lui, au petit-déjeuner, ce sont des croquettes. C’est un rongeur, donc on va lui donner un aliment sec pour qu’il puisse travailler ses dents et les user régulièrement vu qu’elles poussent tout le temps. Le soir, ce sera des légumes et des fruits. Nous allons lui ouvrir la trappe, mais il n’a pas envie de sortir en ce moment », explique Amélie. A peine la trappe ouverte, Henk se gonfle pour indiquer qu’il n’apprécie pas. « C’est une manière pour lui de dire quand quelque chose ne lui convient pas. S’il se sent menacé face à des prédateurs, il peut envoyer ses piquants (qui mesurent environ 8 cm) ». Ne nous attardons pas, même si Amélie me rassure : il ne l’a encore jamais fait ici. 
 

Le lâcher des tigres ! 

Direction maintenant les forêts tropicales d’Eurasie, de la Russie à la Corée, en passant par la Chine et l’Inde. Quelques mètres plus haut et nous voilà en Asie avec Noéa et Saphyr. Les deux tigres sont impatients en voyant arriver Amélie, mais avant de les laisser sortir, il y a quelques précautions à prendre. « Nous allons déjà ouvrir la cascade, mais surtout, vérifier que la barrière électrique fonctionne correctement avant de leur ouvrir. Quand nous entrons dans l’enclos des tigres, nous prévenons toujours des collègues, c’est un protocole de sécurité que nous avons mis en place », explique Amélie. 
Ces tâches réalisées, le mâle Saphyr est le premier à sortir, suivi de Noéa, la femelle. À peine dans leur enclos, plus spacieux, Saphyr se met dans sa grotte, à l’ombre. 
Nous restons quelques minutes pour les observer. « C’est un gros chat ! », rigole Amélie. « On s’attache forcément à ces animaux, on s’occupe d’eux, on passe notre temps avec eux, on apprend à les connaître, on sait quand il y a quelque chose qui ne va pas. C’est un métier-passion ».
 

Les stars : les pandas roux ! 

Notre tournée du matin est loin d’être terminée ! Sur notre chemin, nous croisons une ribambelle de lémuriens. Des Maki Catta, des Maki vari roux et des Lémurs couronnés. Et nous avons même eu de la chance : sur le dos d’un Maki Catta, un nouveau-né. Le printemps, c’est le mois des naissances, pour notre plus grand plaisir et pour celui des soigneurs. 

Nous quittons la petite famille pour en retrouver une autre celle des célèbres pandas roux
Mushu, la femelle, et Ibet, le mâle. Difficile de résister quand on les voit. Nous entrons dans leur enclos avec le petit-déjeuner : des croquettes de bambous. Perché dans les arbres, le couple descend vers nous très rapidement. « Les pandas roux sont très curieux, ils viennent facilement vers les gens. Mais attention, ils ont des belles dents et des bonnes griffes solides », m’explique Amélie, pendant que Mushu et Ibet prennent leur ration de croquettes. Je remarque très vite la curiosité de Mushu : d’un coup de patte, elle se prend une griffe dans ma caméra. Il s’agit peut-être d’un message pour me dire qu’elle aussi a son droit à l’image ! 
Nous laissons donc les pandas roux (à contre-coeur) parce que d'autres tâches nous attendent. 
  

L’heure du nettoyage des boxes

Tout le monde a eu son repas et chacun vaque à ses occupations : entre les siestes et les visiteurs, il y a du travail.
Nous aussi, notre journée ne s’arrête pas là. Il faut passer maintenant au nettoyage des enclos, notamment celui des girafes. Djibouto (une girafe réticulée), Rafiki (girafe du kordofan), Zaïd et Johari (girafes de Rothschild), nous ont laissé de quoi faire. « Nous devons nettoyer leur boxe parce que si on laisse les excréments s’accumuler, ce n’est pas bon pour eux ni pour leurs sabots », m’explique Amélie avant de me tendre un grattoir, et un balai. Et c’est parti pour le nettoyage. En moyenne, il faut bien une heure pour tout faire. Mais par gentillesse (ou par pitié !), Amélie m’épargne la totalité du nettoyage. Avant de repartir, nous faisons un petit coucou aux girafes. 

L’occasion de parler davantage avec Amélie de son métier : « C’est un métier-passion, une passion pour les animaux. Je voulais être d'abord vétérinaire. Mais j'ai vu que ce n'était pas possible. J'ai donc entamé une licence de biologie et c'est là que j’ai découvert ce métier. J’ai fait un stage et j’ai voulu approfondir ».
« Ce sont des journées intenses de 8 h à 18 h. S'occuper des animaux, c’est un travail au quotidien et compliqué, les animaux sont imprévisibles. Il faut être assez ouvert et parfois la journée ne se termine pas comme on le voudrait, ça finit un peu tard. C’est un travail de terrain et d’extérieur, donc on travaille par tous les temps, en toute saison et dehors. La météo peut être un peu contraignante. » 

La journée est donc loin d’être terminée : après le nettoyage, il faut aussi surveiller les animaux, les soigner, les nourrir de nouveau avant d’aller se coucher. 
 

La cuisinière du parc 

Une autre personne travaille d’arrache-pied sur le parc : c’est Sandrine Piton. Dès 7 heures du matin, elle arrive au parc. Elle connaît toutes les rations de tous les animaux du parc, sur le bout des doigts. Pendant une heure, elle doit tout préparer avant que les soigneurs n’arrivent. « J’essaye de varier les légumes et les fruits pour ne pas qu’ils aient toujours la même chose à manger. On récupère les fruits et les légumes des grandes surfaces qu’elles n’ont pas vendues. On passe, en moyenne, chaque semaine 400 kg de légumes, 100 kg de pommes, 80 kg de carottes et une cinquantaine de kilos de fruits », m’explique la cuisinière des animaux, présente sur le parc depuis trois ans.
 


Je la laisse continuer la préparation de ses rations pour la fin de la journée. Et je prends congé aussi d’Amélie et des autres habitants du parc animalier d’Auvergne. 
Pour ceux qui le souhaitent, le parc propose d’être soigneur d’un jour aux côtés d’Amélie et les autres. Une expérience que je vous conseille pour être au plus près des animaux et de leurs soigneurs. 
 

 
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