Face au manque de neige d'année en année, les stations hivernales du Sancy (Puy-de-Dôme) s'efforcent de trouver un nouvel élan économique. Mais le tourisme de 4 saisons peine encore à convaincre. Pourtant, il faut faire vite face à la disparition de l'or blanc, accélérée par le réchauffement climatique.
Comment se réinventer quand l'or blanc disparaît ? Les stations hivernales du Sancy (Puy-de-Dôme) souffrent depuis plusieurs années d'un manque de neige. Pour remédier aux rares flocons, les infrastructures sortent les gros moyens, canons à eau, retenues d'eau...
Une situation financière instable épinglée par la Cour de comptes dans un rapport publié en février dernier. Deux stations du Puy-de-Dôme avaient été pointées du doigt par le document de plusieurs centaines de pages : Super Besse et le Mont-Dore. Cette dernière avait évité la faillite en 2020, grâce à l'aide de la région.
Consommation d'eau importante
Autre problème, l'impact environnemental de ces flocons artificiels. "Les canons à neige, c'est d'abord de très grandes consommations d'eau et d'énergie, des travaux de terrassement très importants", déplore Pierre Rigaud, membre de France Nature Environnement 63. Il souligne qu'en plus du coût énergétique, "une grosse partie [de la neige] s'évapore et n'alimente ni les cours d'eau ni les nappes phréatiques".
Alors, les stations s'efforcent de se tourner vers un tourisme 4 saisons. La station du Mont-Dore propose par exemple, de la tyrolienne, du fatbike, ou encore de la luge sur rail, du côté de Super Besse. Mais les résultats peinent à être à la hauteur des revenues engendrées par l'or blanc.
"C'est la neige qui permet de faire les investissements, de payer les salaires. Les activités 4 saisons sont encore trop onéreuses en termes d'amortissements", estime Christophe Boivin, directeur de la station du Mont-Dore.
Horizon 2050
Pour réduire les coûts, la petite station de Chastreix mise sur une autre solution. Une reconversion vers une réserve naturelle pour les amoureux de la montagne sauvage. Tables d'orientation, bornes électriques pour vélos, prévue pour 2025.
Pourtant toutes les stations devront trouver d'autres secteurs d'activité et vite. L'épaisseur neigeuse hivernale dans les stations de moyenne montagne sera réduite de 10 à 40%, à l'horizon 2050, selon Météo France.