Ce lundi 1er mars signe l’arrivée du printemps météorologique. On vous explique pourquoi elle diffère de la date écrite dans vos calendriers.
Avec les oiseaux qui chantent et les premières jonquilles qui fleurissent, il semble que le printemps arrive bientôt. Il est pourtant déjà là ! Ce lundi 1er mars marque l’arrivée du printemps météorologique, à la différence du printemps calendaire, ou astronomique, qui ne pointera que le bout de son nez que le 20 mars. Alexandre Letort, prévisionniste à Météovergne, explique pourquoi le 1er mars marque le premier jour du printemps météorologique : « Il y a une inertie de l’atmosphère et des océans. Le printemps est le moment où la terre est éclairée de la même façon au niveau des 2 hémisphères. Il y a un réchauffement progressif. On considère que le printemps débute le 1er mars car on connaît déjà les effets d’un ensoleillement plus long et plus marqué. C’est pour cela qu’au final, le moment où il pourrait faire théoriquement le plus froid est le 15 janvier. On est vraiment un mois et demi après le solstice d’hiver, où l’on considère que les océans sont les plus froids. Ce sont eux qui régulent le climat. C’est vraiment lié à une inertie des océans. Le temps qu’ils arrivent au plus chaud ou au plus froid, il y a un décalage par rapport au soleil qui remonte ».
Le calendrier des saisons
Dans l’hémisphère Nord, la plupart des pays ont adopté cette règle et les saisons météorologiques sont ainsi les suivantes :
- printemps : du 1er mars au 31 mai (mars, avril et mai) ;
- été : du 1er juin au 31 août (juin, juillet et août) ;
- automne : du 1er septembre au 30 novembre (septembre, octobre et novembre) ;
- hiver : du 1er décembre au 28 ou 29 février (décembre, janvier et février).
Il y a le printemps météo et le printemps astronomique
Ainsi, ne soyez pas surpris si vous pensiez avoir appris à l’école que le printemps débutait le 20 mars. Alexandre Letort souligne : « Il y a plusieurs confusions. Il y a le printemps météo et le printemps astronomique. Quand on parle de printemps météo, les gens peuvent s’imaginer des choses. L’hiver météo est vraiment là en décembre, janvier et février. C’est aussi d’un point de vue statistique, d’un point de vue climatique. Il y a une confusion entre météo et climat fréquente chez le grand public. Beaucoup de gens vont dire qu’ils ont appris que le printemps arrivait le 20 mars et qu’on a encore changé des choses. Finalement on n’a rien changé du tout ». Pour le prévisionniste, cette arrivée du printemps ne se confirme pas toujours dans les faits. Il précise : « Il ne faut pas se dire absolument que le 1er mars il doit faire beau et chaud. Effectivement, depuis quelques temps on a un temps printanier qui dure. Mais normalement, le maximum d’enneigement en montagne est présent la première quinzaine de mars. Dans le Sancy (Puy-de-Dôme. NDLR), on a actuellement un paysage qui correspond plutôt à un mois d’avril ou de mai ».
La période hivernale est maintenant assez réduite, en durée et en intensité
Les saisons ne semblent pas toujours aussi marquées dans notre région, ce qui peut parfois être déroutant. « Tout dépend du secteur de plaine ou de montagne. Si on prend l’exemple du Sancy et de la Chaîne des puys, en montagne, la période où ça se réchauffe le plus est au printemps et surtout l’été. C’est là qu’on observe les plus grosses anomalies de température sur ces dernières décennies. La période hivernale est maintenant assez réduite, en durée et en intensité. On a souvent des périodes de fin d’hiver, courant février-mars, avec des excès de chaleur souvent importants. Il peut faire très chaud l’été et on connaît des coups de froid l’hiver. Ca reste très tranché. Mais en toute saison, on connaît une augmentation de la température. On a encore des saisons mais c’est compliqué de parler de vrai hiver et de vrai été en montagne » raconte Alexandre Letort.
En Auvergne, on gagne 0,2 à 0,5 degré de température moyenne tous les 10 ans
Dans le Sancy, en montagne, on connaît statistiquement les températures les plus froides en février. Pour la plaine, cela a lieu au mois de janvier. Mais depuis quelques années, le prévisionniste de Météovergne a constaté une évolution. Il indique : « Au niveau des températures, en Auvergne, on gagne 0,2 à 0,5 degré de température moyenne tous les 10 ans. Ca peut paraître pas grand-chose mais on n’a que 4 degrés de différence entre Clermont-Ferrand et le Mont-Dore. L’évolution qu’on connaît actuellement est plutôt inquiétante. Pour ce qui est des précipitations, pour la plaine à Clermont-Ferrand, on observe ces dernières années une diminution du volume total. C’est à mettre en relation avec le fait qu’il fait de plus en plus chaud. Cela signifie qu’il y a moins d’eau et en plus de cela, il fait plus chaud en toute saison, donc l’eau va s’évaporer plus facilement. C’est une des principales évolutions. En montagne, en revanche, on a à peu près le même volume total de précipitations sur l’année. Mais la répartition varie. On a plutôt tendance à avoir une saison sèche et une saison humide, tout ou rien. Soit c’est le déluge, soit le robinet s’arrête et on est parti pour des mois de sécheresse. C’est inquiétant lorsque la précipitation s’arrête de tomber au printemps, car c’est là que la végétation a le plus besoin d’eau et cela touche directement les agriculteurs ». Afin d’établir des statistiques, il semble plus facile de fixer le début et la fin des saisons météorologiques en début et fin de mois, contrairement aux saisons calendaires. Aussi, pour les mêmes raisons, l’hiver se situe de part et d’autre du minimum de températures observé à la mi-janvier et englobe les mois de décembre, janvier et février. En toute logique, le printemps et l’automne sont les deux saisons de transition entre l’hiver et l’été.