Migraine : à Clermont-Ferrand, les espoirs d’un nouveau traitement

Les migraines touchent 15% de la population globale mais il n'existe pas encore à ce jour de traitement pour en guérir les causes. Une équipe de chercheurs de Clermont-Ferrand planche sur un traitement de fond de la maladie.

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La douleur ne quitte quasiment plus Gwenaëlle Bouchet. Le handicap de cette habitante de Queuille, dans le Puy-de-Dôme, est invisible mais très présent : elle souffre de migraines chroniques quotidiennes. Elle décrit : « Ce sont des douleurs intenses, pulsatiles et particulières. Elles sont vraiment très intenses. Il y a tout un cortège de troubles neurologiques, des troubles de la parole, une grande fatigue chronique, une perte de sensibilité et une faiblesse motrice ».

J'ai du mal à en parler

Depuis 3 ans, la maladie rythme les journées de Gwenaëlle. Elle explique : « Ça c'est mon carnet, c’est l’outil que j’utilise pour consigner mes migraines, les crises et les traitements que je prends ». La lumière, le bruit, l'alimentation, les transports : ces petits riens peuvent déclencher d'insupportables crises. Un mal honteux pour le malade, car souvent confondus avec de simples maux de têtes ou pris pour de la fragilité. Gwenaëlle Bouchet avoue : « J'ai du mal à en parler. Pour moi c’est un coming-out que je fais aujourd’hui. Du coup, il faut pouvoir dire que j’ai arrêté de travailler parce que j’ai cette maladie, que je dois m’adapter à elle tous les jours, ainsi que ma famille. Il va falloir que je fasse avec pour aller de l’avant et que je trouve des solutions pour vivre avec ».

Un nouveau traitement

L'ancienne infirmière a déjà suivi 8 traitements avec des médicaments souvent détournés de leurs utilisations premières, des antiépileptiques, des antidépresseurs, mais sans réel succès. Un nouveau traitement est cependant porteur d'espoir. L'Université Clermont Auvergne et l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), à travers leur laboratoire Neuro-Dol, collaborent avec des chercheurs privés pour développer un traitement spécifique. A Issoire, dans le Puy-de-Dôme, Justine Brun, chargée du développement, de la formation et de la qualité, souligne : « Ca c'est le principe actif, c’est la grande camomille qui est utilisée dans nos dispositifs. Elle a été extraite par plusieurs principes d’extraction. Elle est en concentration pour aller directement sur les récepteurs du cerveau pour la migraine ».

Il faut laisser du temps à la plante pour agir

Les scientifiques ont mis au point un traitement à base de parthénolide. Cette molécule naturelle atténuerait voire empêcherait le déclenchement de crise migraineuse à moyens termes. Rémi Shrivastava, directeur de Naturveda, indique : « On a cherché dans toutes les médecines, ancestrales, chinoises, d’Amérique latine, ayurvédiques, quelles étaient les plantes qui étaient connues pour avoir une action soit sur les céphalées, soit sur les migraines. On s’est rendu compte qu’il existe une multitude de plantes, que l’on connaît depuis 3 à 4 000 ans et on a cherché leur point commun. On a vu qu’il y a une famille de molécules que l’on retrouve dans toutes ces plantes. C’est comme ça qu’on a fait le lien entre les principes actifs qu’on utilisait et ces plantes-là. Après on a regardé les plantes qui ont la possibilité d’avoir cet actif et on a sélectionné celles qui en avaient la quantité maximum. Dans la camomille, il y a un principe actif, le parthénolide. Il a été montré qu’il est capable d’agir et de désensibiliser un récepteur qui est impliqué dans le déclenchement de la crise de migraine ». Il ajoute : « Pour une plante, il faut bien se dire qu’un actif naturel n’est pas non plus la molécule chimique. Il faut laisser du temps à la plante pour agir. Les résultats qu’on arrive à avoir nous arrivent sous 4 à 6 semaines au minimum. Je prends une plante, je claque des doigts et derrière ça fonctionne, tout ça n’est pas vrai et n’existe pas. On vous ment si on vous dit ça ». Une gélule et un pulvérisateur nasal ont été développés et testés cliniquement. Ils devraient être commercialisés à partir de cet été.

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