Le chef de file des députés du Front de gauche, député du Puy-de-Dôme André Chassaigne, a dénoncé mardi un "mépris total" du gouvernement envers les parlementaires qui portent des "idées différentes", assorti d'un "mépris" du mouvement social contre la loi travail.
"Je suis élu depuis 2002, j'ai beaucoup participé aux travaux parlementaires, je n'ai jamais fait le constat d'autant de mépris du gouvernement contre les parlementaires et contre les députés particulièrement", a déclaré M. Chassaigne devant la presse."Ce n'est pas seulement le rejet systématique de ce que l'on peut proposer, de façon caricaturale en essayant de dénaturer ce que l'on porte comme alternative, cela se manifeste aussi par des actes, par des gestes, par des comportements", a-t-il poursuivi.
"Des ministres qui se gaussent, qui se moquent des différents intervenants"
L'élu du Puy-de-Dôme a notamment évoqué les débats de jeudi sur la motion de censure déposée par la droite et votée par des députés du Front de gauche, dénonçant "des ministres qui se gaussent, qui se moquent des différents intervenants".
Lors de son intervention, M. Chassaigne avait interrompu son discours pour demander au secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, "d'écouter et d'être un peu respectueux avec ceux qui s'expriment".
Le député a assuré avoir reçu une "multitude de messages" après cette séquence, déplorant une "dévalorisation très forte de la représentation nationale".
Un "véritable mépris du gouvernement du mouvement social".
"Je crois qu'il y a une dérive terrible aujourd'hui d'un gouvernement qui est en rupture totale avec l'opinion publique (...) et qui traite ceux qui portent des idées différentes avec un mépris complet", a insisté M. Chassaigne, pour qui il y aussi un "véritable mépris du gouvernement du mouvement social".
Vers une nouvelle motion de censure à l'Assemblée ?
Le patron des députés du Front de gauche a dit ne pas se faire "beaucoup d'illusions" sur les quatre propositions de loi que va présenter son groupe dans le cadre de la journée qui lui est réservée le 26 mai ("niche parlementaire"), dont une portant sur l'encadrement des rémunérations dans les entreprises, alors que François Hollande a menacé mardi de légiférer.
Concernant la loi travail, il a indiqué que, dans la matinée, des députés du Front de gauche avaient rencontré des écologistes et "frondeurs" socialistes. Ils ont convenu d'avoir des "rencontres régulières", notamment pour voir comment réussir à recueillir les 58 signatures requises pour déposer une motion de censure "de gauche" lorsque le texte reviendra à l'Assemblée si la loi travail n'est pas "retirée avant".