Pourquoi des chercheurs du CNRS s'intéressent aux insectes pollinisateurs du Puy-de-Dôme

Près de Nébouzat dans le Puy-de-Dôme, se déroule une étude à l'échelle européenne sur les insectes pollinisateurs. Sont-ils assez nombreux ? Permettent-ils à toutes les fleurs de se reproduire ? Des questions auxquels des chercheurs du CNRS tentent de répondre.

A Nébouzat, dans le Puy-de-Dôme, le CNRS étudie une petite armée qui a pour mission de faire perdurer les espèces de fleurs. Il s'agit d'une étude à l'échelle européenne, avec plusieurs sites en France et en Europe. Abeilles, papillons, mouches ou coccinelles, une équipe de chercheurs s'intéresse de près à l’activité des insectes pollinisateurs en Auvergne. A des endroits différents, sur un mètre carré, chaque fleur est recensée et mesurée sous toutes les coutures. « On va pouvoir en déduire le lien qu’il y a entre les pollinisateurs et les plantes qui sont présentes, à l’échelle d’une prairie. On va donc pouvoir essayer d’expliquer quelles sont les ressources qui sont disponibles pour les pollinisateurs », affirme Benjamin Allard, membre d’Agroparistech.

Les insectes passés au crible

Les fleurs sont prélevées, les insectes aussi. « On installe des coupelles de 3 couleurs, qui correspondent à des couleurs de fleurs, car on veut aussi savoir s’il y a des couleurs de fleurs qui attirent plus les insectes que d’autres. Evidemment ces insectes seront à la fois déterminés, c’est-à-dire qu’on regarde de quelle espèce il s’agit, mais aussi comptés, on compte combien on a d’exemplaires par coupelle en fonction du moment où on les a posées et en fonction de leur couleur », explique Anne Bonis, chargée de recherche CNRS/GéoLab. La suite se passe en laboratoire. Chaque insecte est préparé pour être envoyé à des spécialistes. « Je les écarte d’une façon qui permet d’éloigner les ailes et les pattes pour pouvoir montrer les endroits clés pour les identifier. Lorsqu’on les aura identifiés à l’espèce on pourra faire directement le lien entre l’individu et la fleur sur laquelle il a butiné », constate Benjamin Allard.

"Le bilan sert aussi à agir derrière"

Du côté des fleurs, elles sont mesurées au micromètre pour établir un lien entre la taille des insectes et le tube dans lequel se trouve le nectar, le pollen. « On cherche d’abord à faire un bilan de la qualité de notre environnement et de sa biodivesité. Le bilan sert aussi à agir derrière. Si on identifie des raisons d’un mauvais état, ou d’un état qui est en train de se dégrader, ensuite on peut s’intéresser à ce qui peut être fait par des moyens qui relèvent de l’action humaine », précise Anne Bonis. Les données auvergnates vont ensuite être comparées à d'autres sites dans toute l'Europe, pour avoir une vision globale de l'état de notre environnement et de ses petits habitants.
 
 
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