Pourquoi des pharmacies du Puy-de-Dôme font la grève des tests Covid

Des pharmacies du Puy-de-Dôme sont en grève : depuis début avril, les pharmaciens ne font plus de tests Covid, ou presque. On vous explique pourquoi.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans certaines pharmacies du Puy-de-Dôme, vous ne pourrez plus, ou presque, réaliser un test Covid. En effet, le syndicat USPO (Union Syndicale des Pharmaciens d’Officine) appelle à faire la grève des tests Covid depuis le début du mois d’avril : « Depuis le début de l’épidémie, nous, les pharmaciens, on est investis. On a toujours été là, on n’a jamais fermé. L’Etat et les autorités de santé nous ont demandé de faire des tests, donc on s’est formés, on a restructuré l’ensemble de nos commerces, on a embauché… », explique Nicolas Verdier, président de l’USPO Puy-de-Dôme.

"Ça a baissé de 54% en 16 mois"

Il explique qu’alors, le tarif négocié était de 34,50 euros : « On a eu une baisse, puis 2, puis 3… Maintenant, on est à 16 euros. Ça a baissé de 54% en 16 mois. C’est une baisse d’autorité, on ne sait pas bien pourquoi. C’est surprenant. On nous a dit que comme ça faisait 16 mois qu’on faisait des tests, notre outil était rentabilisé, sauf que non. Ce sont des tests à usage unique, on met le coton-tige dans le nez, on ne va pas s’en resservir pour le patient suivant ! Après, ce ne sont pas des machines que l’on a mais de l’humain, mes collaborateurs, je les paye. »

C’est un diagnostic que l’on rend, et on le fait pour 1,90 euros.

Nicolas Verdier

Il dénonce également une injustice, vis-à-vis d’autres professions : « Cela n’impacte pas les autres professionnels de santé qui font des tests. La baisse la plus importante est chez les pharmaciens. C’est un diagnostic que l’on rend, et on le fait pour 1,90 euros. Le prix d’un café en terrasse, c’est un diagnostic biologique ! On ne comprend pas bien. On a fait remonter ça auprès de notre autorité de santé. Ils nous ont dit qu’on avait trop testé, donc on ne comprend plus. On punit le bon élève ! On a trop testé, donc on baisse les prix. Là où on fait le plus de tests en France, c’est dans les pharmacies. On coûte trop cher, alors que c’est l’autorité de santé qui nous a demandé de le faire », affirme Nicolas Verdier.

Des pharmaciens "démobilisés"

Alors, le syndicat appelle à moins tester : « La profession est très en colère. On a pris une vague, puis 2, puis 3… sans jamais fermer. Alors là, il ne faudra pas compter sur nous pour la 7ème vague ! On est complètement démobilisés. On nous piétine. C’est comme si on nous demandait de faire des heures supplémentaires et qu’après, on ne nous en payait que la moitié », s’indigne Nicolas Verdier. Il indique que les autres structures croulent déjà sous la demande de tests et qu’il va être difficile de trouver des créneaux : « On souhaite bon courage à nos confrères médecins, infirmiers, laboratoires, qui sont déjà tous débordés. Si Monsieur Véran veut venir tester pour 1,90 euros, il est le bienvenu ».

D'autres honoraires en baisse

Certains patients pourront malgré tout continuer à venir se faire tester en pharmacie : « On n’est pas totalement obtus. C’est une grève mais pas à 100%. Un enfant qui a besoin d’un test pour retourner à l’école, quelqu’un qui a des symptômes et qui est cas contact, quelqu’un qui a rendez-vous le lendemain à l’hôpital, une personne âgée, on va les tester. Tous les autres, ce sera direction laboratoire. » A noter que l’honoraire de dispensation des autotests diminue de 2€ à 1€ (la rémunération pour la délivrance d'autotest). 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information