Quelque 2 000 communes de moins de 50 000 habitants qui connaissent un déséquilibre entre l’offre et la demande de logements vont pouvoir majorer la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. C’est le cas du Mont-Dore, dans le Puy-de-Dôme, où elle passe de 12 à 19,6 %.
Dans le Puy-de-Dôme, la commune du Mont-Dore compte 1 250 habitants, et des milliers de touristes, curistes ou randonneurs. S'ils font tourner la ville économiquement, ils dérèglent le marché immobilier. Pour les locaux, il est presque impossible de se loger sur place. Une habitante indique : « C’est la galère. C’est impossible ou à un prix exorbitant. Ou alors c’est insalubre ».
Une démographie en baisse
Quatre logements sur cinq sont des locations destinées aux touristes. Ici, on n'a pas hésité : l'adoption de la surtaxe sur les résidences secondaires a été votée à l'unanimité par le conseil municipal. Patrick Brietn, adjoint à l'urbanisme, explique : « C’est très menaçant pour l’activité économique annuelle mais c’est menaçant pour nos écoles, nos crèches, la population de ces structures. C’est menaçant aussi pour la démographie de notre commune. On a seulement 1 250 habitants. Entre les deux derniers recensements, on a perdu une centaine d’habitants ».
durée de la vidéo : 00h02mn00s
Quelque 2 000 communes de moins de 50 000 habitants qui connaissent un déséquilibre entre l’offre et la demande de logements vont pouvoir majorer la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. C’est le cas au Mont-Dore, dans le Puy-de-Dôme, où elle passe de 12 à 19,6 %.
Intervenants : Patrick Brietn, adjoint à l'urbanisme /Ezéquiel Dos Santos, directeur d’agence immobilière
•
©C. COllet / M. Verlaine / B. Ordas
Le risque d'une vague de ventes
Une taxe qui devrait rapporter 300 000 euros par an, investis à 100 % dans la rénovation et la création de logements. Presque à côté de la mairie, une agence spécialisée dans la location de résidences secondaires digère mal la nouvelle. En rénovant leurs biens, en investissant, les propriétaires ont largement contribué à la survie de la station thermale. Ezéquiel Dos Santos, directeur d’agence immobilière, souligne : « Ces personnes ont investi et aujourd’hui, en remerciement, on leur dit tout simplement que c’est bien ce qu’elles ont fait mais on va leur rajouter un impôt supplémentaire. Honnêtement, je pense que c’est un peu déplacé ». Un risque apparaît : une vague de ventes et donc moins de touristes. Le Mont-Dore est sur le fil entre protéger ses habitants et s'assurer une survie économique.