Procès Fiona - 30 ans de réclusion criminelle requis contre Berkane Makhlouf et Cécile Bourgeon

Vendredi matin, l'avocat général a requis 30 années de réclusion criminelle contre Cécile Bourgeon et Berkhane Makhlouf pour la mort de Fiona en mai 2013. Il demande que la peine soit assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

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"Ma nuit fût hantée par cette dernière phrase que je dois prononcer, parce nous sommes avant tout des hommes". Raphaël Sanesi parle devant la Cour d'assises du Puy-de-Dôme depuis près de deux heures quand il entame l'énoncé des peines qu'il requiert contre Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf. 

Accusés de la mort de Fiona, l'avocat général demande la peine maximale contre la mère de la fillette et son ancien compagne, soit 30 ans de réclusion criminelle. Un enfermement qu'il veut assorti d'une période de sureté des deux tiers et d'un suivi socio-judiciaire de 20 ans.

Par ailleurs, il requiert contre Cécile Bourgeon le retrait total de l'autorité parentale de ses deux enfants.

Au début de son réquisitoire, l'avocat général a souligné l'intérêt du public pour ce procès. "On a rarement vu une salle d’assises aussi comble", a-t-il constaté en précisant que son intervention serait toutefois "moins romanesque" que celles de la veille.

Moi, je n’ai pas que l’émotion, j’ai le code pénal.


Raphaël Sanesi s'est ensuite attaché à démonter point par point la défense des deux accusés, reprochant à Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf tant le silence que leurs tentatives de sincérité. "Ces aveux, ces confidences, c’est encore une présentation publique, car vous aimez le public, vous aimez les feux médiatiques qui convergent vers vous. Je n’ai pas faibli devant vos larmes et l’émotion trop tardive que vous avez voulu faire passer hier matin", leur a-t-il lancé, "moi, je n’ai pas que l’émotion, j’ai le code pénal".

Il a parlé de Fiona, souvent, une fillette de 5 ans en 2013 morte des coups reçus. Il a parlé de ce "teint de petit cadavre" tel qu'il a été décrit par des témoins qui ont vu l'enfant les jours précédant sa mort. "Elle n’a été que pulsions de violence de la part de ceux qui ont été animés, non pas de la haine, mais du mépris. Elle a été l’incomprise. Elle est la preuve, malheureusement, que la maternité dans notre société ne saurait être innée". "Aimer, ça implique des devoirs", dit-il à Cécile Bourgeon.

Votre choix a été fait à deux, unis dans la violence.


Raphaël Sanesi continue en insistant sur sur la violence comme caractéristique évidente de la personnalité de Berkane Makhlouf, s’appuyant sur des déclarations de ses anciennes compagnes et de membres de sa famille. Ciblant la mère, il dit : "Vous êtes aux ordres quand ça vous arrange. Il faut mettre un bandeau. Il faut mettre de l'arnica. Il faut mettre de la poudre. Il faut mettre du fond de teint". "Votre choix a été fait à deux, unis dans la violence", continue l'avocat général. Il rappelle les trois hypothèses avancées par le médecin légiste pour expliquer la mort de Fiona : le traumatisme cérébral, le traumatisme abdominal ou l'ingestion de médicaments. "La thèse la plus probable est le coup de genou dans la région abdominale".

Fiona, "on l'a massacrée", charge l'avocat général. Tous les coups ont entraîné la mort de Fiona, "puis elle est devenue un objet dont il fallait se débarrasser". Il relève les déclarations de Cécile Bourgeon qui indiquait avoir utilisé "le sac de maternité". "Le sac de maternité pour l'enfermer avec la rigidité cadavérique et la transporter auprès de sa petite soeur vers je-ne-sais-où. Le pardon d'une mère aurait été de la prendre dans ses bras !", clame Raphaël Sanesi. Et puis… "On l'enfouit comme une ordure".

Fiona, on l'a massacrée.


Cécile Bourgeon a dit qu'elle "voulait protéger Berkane". "Ce n'est pas en le protégeant que vous le donnez de l'amour, c'est une association". Il rappelle à la cour que lors d'une confrontation, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf se sont enlacés et embrassés. "Fiona elle est aux oubliettes ! On s'en fout de Fiona !", s'insurge R. Sanesi.

Dans ce "couple infernal" dans lequel règne "l'entendement et l'indifférence", un "inexplicable désamour", il ne voit pas un père ni une mère mais "les instruments d'une torture". 

"L'amour ne détruit pas. L'amour se donne".
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