Au 4e jour de leur procès, l'entente entre Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf s'est un peu délitée. Les deux accusés ont affiché des versions différentes des faits entourants la disparition et la mort de Fiona en mai 2013 à Clermont-Ferrand. Sans que la vérité éclate pour autant...

Après le retard pris la veille à cause d’un vrai faux rebondissement, les débats ont repris, jeudi matin, autour des jours qui ont précédé la mort de Fiona, le 12 mai 2013, à Clermont-Ferrand. Si les deux accusés ne se souviennent toujours pas de l’endroit où le corps de la fillette de 5 ans a été enterré, ils se sont également perdus dans leurs explications, allant jusqu’à s’accuser mutuellement de mentir. « Je n'ai jamais tapé ma fille, Berkane ment », réagit Cécile Bourgeon alors que son compagnon de l’époque raconte avoir assisté à une scène de violence entre la mère et Fiona. Cécile Bourgeon lui aurait donné « deux claques dans la tête et deux coups de pied ». Makhlouf, lui, dit être intervenu pour y mettre un terme. « Dis la vérité ! », lui lance-t-il devant la cour.

Alors que le président refait la chronologie des faits survenus les 10, 11 et 12 mai 2013, le couple divague. Les « je ne sais pas », « je ne sais plus », « je ne saurai pas vous dire » forment l’essentiel des réponses formulées à des questions de plus en plus pressantes. Un comportement qui tend à agacer le tribunal et particulièrement les avocats des parties civiles. « Vous en êtes au stade où vous ça ne vous inquiète même plus la crédibilité de ce que vous dites ? », adresse à l’attention de Berkane Makhlouf Me Rodolphe Constantino, qui représente l’association Enfance en Danger.

Vous en êtes au stade où vous ça ne vous inquiète même plus la crédibilité de ce que vous dites ? - Me Constantino (avocat de la partie civile)


Depuis lundi, Makhlouf qui assure que sa parole « est crédible » répète inlassablement qu’il ne frappe pas les enfants. « J’ai reconnu mes torts, ma violence avec les femmes, les hommes, mais jamais avec les enfants », insiste l’accusé. Me Constantino se tourne vers Cécile Bourgeon pour chercher à savoir qui fait quoi. A-t-elle pu donner des coups à sa fille à la demande de son compagnon ? « Une ou deux fois », répond la mère. Berkane Makhlouf secoue la tête en signe de protestation, mais elle maintient ses propos et donne un exemple. « Si il faisait une sieste et que par malheur on le réveillait, ça l’énervait », « alors elle prenait Fiona ? », demande l’avocat. « Oui, et moi aussi ».

Le tribunal continue de remonter le temps et écume les heures qui ont précédé la découverte dans son lit du corps inerte de Fiona. Les propos tenus face à la cour par les deux anciens amants différent des déclarations faites durant leur garde-à-vue. Les deux accusés sont mis face à leurs contradictions et l’avocat général finit par s’emporter : « il ne faut pas nous prendre pour des c..rédules ! ». Les absences de mémoire de Cécile Bourgeon rythment l’audience. L'avocat général la lui rafraîchit. Il relit ses déclarations faites aux policiers dans lesquelles elle affirmait que Berkane Makhlouf avait frappé Fiona la veille de sa mort. « Je n'en ai pas le souvenir », se contente-t-elle de répondre.  

J’ai peur que le corps de Fiona se trouve à Puy-Long. - Me Fribourg (avocat du père)


L’un et l’autre affiche un nouveau désaccord sur le sac qui aurait permis le transport du corps de l’enfant. Un sac de sport selon lui, son sac de maternité pour elle car il est « tout doux ». Un témoin dit avoir vu Berkane Makhlouf porter un sac de sport le dimanche matin. « On n'a pas jeté la petite Fiona », démentent-ils. Sur ce point, la mère et le beau-père s’entendent et veulent que Fiona « repose en paix », disent-ils encore pour tenter de convaincre la cour de leur envie de participer à la quête de la vérité. « Pour que Fiona repose en paix, il faut être un peu plus précis », suggère Me Fribourg. L’avocat du père, Nicolas Chafoulais (qui a quitté l’audience un temps quand le débat autour des circonstances dans lesquelles son enfant a été découverte est devenu insupportable), a par ailleurs regretté que « ce pacte » qui semble exister dans le box des accusés pollue le débat. Et de lâcher : « J’ai peur que le corps de Fiona se trouve à Puy-Long (ndlr : le centre de traitement des ordures ménagères de la ville de Clermont-Ferrand) ».


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