Cécile Bourgeon "laisse faire la justice" et se dit "pas impressionnée" par l'idée de faire 30 ans de prison. C'est ce qu'elle a déclaré au soir du 8e jour de son procès devant la Cour d'assises du Puy-de-Dôme à Riom.
Il est 20h40, mercredi soir, quand, devant la Cour d'assises du Puy-de-Dôme, Me Marie Grimaud prend une nouvelle fois la parole pour s'adresser à Cécile Bourgeon. Alors que le 9e et dernier témoin de la journée, un membre du SRPJ de Clermont-Ferrand, se remémorait l'enquête sur la disparition de Fiona, l'avocate de l'association Innocence en Danger, a vu un air "terrifié" dans le regard de l'accusée.
"Pourquoi êtes-vous terrorisée ?", lui demande l'avocate. "Je n'ai pas peur", répond Cécile Bourgeon dans un premier temps. "Vous n'avez pas peur ? Trente ans de réclusion criminelle, ça ne vous fait pas peur ?", surenchérit Me Grimaud. "Non, ça ne me fait pas peur, ça ne m'impressionne pas". Cette absence de peur, un sentiment que ne partage l'autre accusé, Berkane Makhlouf. "Ce qui me fait peur, c'est d'être condamné pour quelque chose que je n'ai pas fait", lance-t-il à la cour.
"On n'a plus beaucoup de temps", reprend Me Grimaud qui espère encore faire sortir la vérité sur la mort de Fiona en mai 2013 à Clermont-Ferrand, après 8 jours d'un procès qui tourne en rond autour de deux accusés qui se murent dans le silence ou se retranchent derrière une mémoire défaillante. Depuis le début, l'avocate reproche à Cécile Bourgeon son absence d'émotion. "Vous ne voulez pas que je me force à pleurer pour vous faire plaisir", lui a-t-elle rétorqué sèchement.
Jeudi et vendredi, les débats, parfois tendus, devant la Cour d'assises vont laisser places aux plaidoiries et réquisitoire. Cécile Bourgeon, la mère de la fillette, et son compagnon Berkane Makhlouf sont jugés pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, sur mineur de moins de 15 ans, en réunion, par ascendant ou personne ayant autorité. Ils encourent 30 ans de réclusions criminelles. Le verdict sera rendu vendredi dans la soirée.