La grand-mère de Fiona, la mère de Cécile Bourgeon, est venue à la barre en qualité de partie civile dans le procès qui doit s'achever vendredi devant la Cour d'assises du Puy-de-Dôme. Elle a livré un témoignage émouvant avant que ne débutent les plaidoiries des avocats des parties civiles.
Avant que les avocats des parties civiles ne prennent la parole pour une longue série de plaidoirie, la maman de Cécile Bourgeon est venue à la barre. Elle est également partie civile dans ce procès mais non représentée. Devant la Cour d'assises du Puy-de-Dôme, François Ihler s'est exprimée durant cinq minutes. Cinq minutes poignantes.
« Je voulais juste dire que je suis ici comme grand-mère et mère », a-t-elle sobrement débuté. Elle a exposé à la cour comment elle a été « bouleversée par ce qu'elle a appris sur les conditions de vie de Fiona ». La grand-mère pense à sa petite-fille qui ne pouvait pas en vouloir à ces deux adultes, dont sa mère, et qui revenait vers eux, inlassablement. « L'amour d'un enfant, à cet âge-là, est inconditionnel, total », dit-elle.
L'émotion étreint la salle. « Ce qui me fait plus mal, poursuit la grand-mère, c'est que Fiona, qui était dans l'amour, est partie toute seule ». Comme elle était dans l'amour, « pour moi, elle pardonne à tous ceux qui l'ont entourée et qui n'ont rien fait ».
La grand-mère de Fiona se tait alors. La mère de Cécile Bourgeon prend le relais. « Je suis la mère qui n'a pas été comme il faut pour Cécile », continue-t-elle. Le visage de l'accusée est impassible. « J'ai été là... les nuits quand elle était malade... même quand elle était adolescente, j'ai passé des nuits blanches...je n'ai pas su comprendre ma fille, je suis désolée ».
Elle termine en disant à « Cécile » qu'elle pardonne « parce que si on ne pardonne pas, on ne peut pas avancer ». Mais « le pardon n'excuse pas tout, il ne fait pas oublier le passé, il permet d'élargir l'avenir ». La main est tendue, malgré la souffrance infligée par l'enfant à sa mère.
« C'est tout ce que j'avais à dire ». Elle tourne le dos à sa la cour et retourne s'asseoir sur ce siège qu'elle n'a pas quitté depuis le début du procès, juste derrière Nicolas Chafoulais, le père de Fiona.