Mercredi après-midi, un médecin légiste est venu apporter son expertise devant la Cour d'assises du Puy-de-Dôme où sont jugés Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf. Selon elle, la cause la plus probable, sans être certaine, du décès de la fillette est "un traumatisme abdominal fatal".

C'est une particularité de ce procès pour coups mortels : il se déroule en l'absence du corps de la victime. Trois ans après les faits, la dépouille de Fiona est toujours introuvable et sa disparition soulève autant de questions qu'elle empêche d'apporter de nombreuses réponses. Au sein de la cour, parmi les témoins, les avis diffèrent. Certains pensent, comme le disent les accusés, que le corps a été enterré quelque part près de Clermont-Ferrand en mai 2013, d'autres estiment en revanche que Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf se sont débarrassés du corps en le mettant dans une poubelle.

Après un débat autour de cette question mercredi matin, au 8e jour d'audience, le début de l'après-midi a permis à un médecin légiste de venir témoigner à la barre et d'émettre des hypothèses pour expliquer la mort de Fiona. Un exercice difficile pour le docteur Rey-Salmon qui a expliqué à la barre s'être reposée sur les seules déclarations des accusés. Elle disposait, en complément, du dossier médical de la fillette âgée de 5 ans au moment des faits.
Lors de son exposé, le docteur Rey-Salmon a émis trois hypothèses. Fiona a d'abord pu succomber "à un traumatisme abdominal fatal". Il s'agit d'une "complication rare de la maltraitance mais très meurtrière car c'est la 2e cause de mort chez l'enfant victime". Deuxième possibilité selon elle, "une liaison intracrânienne fatale". "Il a pu y avoir développement d'une hypertension entrainant un trouble de la conscience, le coma et la mort", dit-elle, mais au regard des descriptions faites par les accusés, elle ne privilégie pas cette hypothèse. Dans son rapport, elle décrit des céphalées (maux de tête) et des vomissements en jets dans ce type de cas qui n'ont pas été rapportés chez Fiona. Enfin, une troisième voie pourrait être celle de l'absorption accidentelle de médicaments ou produits stupéfiants mais elle est peu probable aux yeux du médecin légiste, "les intoxications aux stupéfiants chez les jeunes enfants sont rarissimes".

En conclusion, avec toutes les précautions liées à l'absence d'autopsie du corps, le docteur Rey-Salmon privilégie la première hypothèse, celle d'un décès lié à un traumatisme abdominal fatal. "Les nausées, les vomissements et les douleurs abdominales" décrites par le couple Bourgeon/Makhlouf lui laisse penser que c'est la cause la plus probable du décès de la fillette. 

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