Le parquet a requis 6 mois de prison avec sursis contre deux salariés de Constellium, fabricant de produits aluminium, situé à Issoire dans le Puy-de-Dôme et une amende de 50 000 euros pour la CGT. Ils étaient jugés lundi 22 mars pour "harcèlement moral" contre un salarié. 

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Le 10 septembre 2013, Mathieu Lebre, 31 ans, salarié de l'usine Constellium d'Issoire, dans le Puy-de-Dôme s'était suicidé chez lui, quelques semaines après une altercation avec un autre ouvrier, Olivier Desmaison, qui avait conduit au licenciement de ce dernier. 
Deux salariés étaient jugés lundi 22 mars pour "harcèlement moral" contre Mathieu Lebre. 

"A aucun moment on a voulu rendre Mathieu responsable du licenciement"

La famille de M. Lebre avait porté plainte contre des salariés et le syndicat CGT du site qu'elle accusait de l'avoir harcelé. "On ne sacrifie pas un salarié pour un autre, je ne l'ai jamais vu à la CGT", a affirmé le procureur au tribunal correctionnel, requérant six mois de prison avec sursis à l'encontre de deux salariés pour lesquels "les faits de harcèlement sont établis". Il a par ailleurs réclamé la relaxe pour le troisième salarié "en tant qu'ouvrier" mais pas "en tant que responsable de la CGT de Constellium Issoire", pour laquelle il a demandé une amende de 50 000 euros.
"A aucun moment on a voulu rendre Mathieu responsable du licenciement, notre but c'était seulement le maintien dans l'emploi de M. Desmaison", a assuré à la barre le secrétaire du syndicat Christian Lacoste, qui comparaissait aux côtés du salarié licencié et d'un autre ouvrier syndiqué à la CGT.

Mathieu Lebre "victime d'une campagne de la CGT"

Des tracts avaient circulé dans l'entreprise pour dénoncer ce licenciement, pointant le rôle de Mathieu Lebre : "La façon dont vous rédigiez cela l'implique directement", a relevé la présidente du tribunal. Des inscriptions insultantes avaient été relevées, notamment sur le casier de Mathieu Lebre, qui s'était également plaint de coups de fil anonymes. La CGT dénonçait à l'époque une nouvelle organisation du travail à laquelle il se serait plié: "il abattait du boulot et ça plaisait pas", avait ainsi témoigné un salarié. "Cette nouvelle organisation semait la zizanie entre les équipes, c'était malsain", s'est défendu à la barre David Bes, l'un des salariés mis en cause. "Mathieu allait dans le sens de la direction, parce qu'en bon ouvrier il avait décidé de respecter ce que lui disait son employeur, ce qui n'était pas apprécié", a estimé Me Jean-François Canis, avocat de la belle-mère du jeune homme.
Selon lui, Mathieu Lebre a été "victime d'une campagne de la CGT": "ce sont de petites choses insidieuses qui caractérisent le harcèlement moral et ont conduit au suicide", a-t-il déclaré.

Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 3 mai. 

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