Puy-de-Dôme : au pied de l'A75, à Cournon, on replante des haies pour un projet de ferme agroécologique

Savez-vous planter des arbres ? A la mode de chez nous ? Samedi 8 et dimanche 9 janvier 2022, la ferme de Sarliève au pied de l’autoroute A75 et du Zénith à Cournon dans le Puy-de-Dôme invitait tous les volontaires à venir planter près de 4000 arbres. Le début d’un projet agricole à vocation écologique.

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La circulation est dense, digne d’une autoroute. Le bruit des moteurs succède au bruit des moteurs. Sans pause. Mais eux n’en n’ont cure. Ils plantent. Bêche à la main, bottes au pied. Ils sont 80 en ce dimanche 9 janvier 2022 à venir prêter main forte aux porteurs de projet de la ferme de Sarliève à Cournon dans le Puy-de-Dôme. Le long de l'A75 qui relie Paris à l’Occitanie, à une quinzaine de mètres du bitume, deux rangées d’arbres avec, au milieu, différentes espèces arbustives. « Et la nature va en ramener d’autres au travers des oiseaux», précise Patrice Goutagny, co-gérant de la ferme de Sarliève.

3500 plants, 40 espèces d’arbres, toutes locales avec quelques exceptions : le chêne vert et l’érable de Montpellier, essences méditerranéennes pour préparer le réchauffement climatique. « Le but est de faire un milieu favorable à la biodiversité et de faire un bouclier par rapport à l’autoroute pour éviter les nuisances sonores et les pollutions en hydrocarbures ou microparticules », explique Logan Guillaumon, chargé de mission à la LPO Auvergne-Rhône-Alpes, volontaire pour remuer la terre en ce dimanche d’hiver. « Ce projet agricole nous a intéressés à la LPO car il se situe en pleine Limagne dans un endroit où il y a très peu d’arbres. » Une haie de 5 mètres de large, 800 mètres de long, la promesse du retour de nombreuses espèces d’oiseaux, la perspective de l’installation de mustélidés (fouines, martres, hermines). « Ces mustélidés vont permettre de réguler les ravageurs sur les parcelles de la ferme », précise l’ornithologue.

Il faudra entre deux et sept ans pour que cette haie, composée de sureaux, de néfliers, de pruniers, prenne toutes ses aises. Mais dès la semaine prochaine, les agriculteurs de la ferme de Sarliève vont lancer, juste derrière, l’une de leurs premières productions : une pépinière de plants forestiers et fruitiers. « Cette pépinière va s’étendre sur un hectare et demi et nous commencerons à vendre au public les premiers plants d’ici un an », détaille Patrice Goutagny, co-gérant.

Ferme agroécologique

La ferme de Sarliève, c’est le projet de 3 agriculteurs soutenus par une quinzaine d’associés sous forme d’une société coopérative d’intérêt collectif. Elle s’installe sur 80 hectares à Cournon d’Auvergne sur les quelques terres encore non-urbanisés au bord de l’A75. Une ferme en polyculture où pousseront céréales, légumes et fruits, où seront élevées dès le printemps 2022 brebis et volailles. Le tout en suivant les préceptes de l’agroécologie.

Les gérants ont donc commencé par replanter des arbres sur ces terres qui étaient jusqu’ici exploitées en conventionnel. « C’est aussi pour faire en sorte que les cultures destinées à l’alimentation se retrouvent éloignées de 80 mètres de l’autoroute », indique Patrice Goutagny.

Noisettes "made in France"

D’ailleurs, plus éloignés de l’autoroute, au milieu du champ, d’autres bénévoles s’activent. Dans leurs mains, des plants de noisetiers, uniquement des noisetiers. Il y en a 360 à planter sur le week-end. Une essence dont la culture a pratiquement disparu en France à cause d’un insecte ravageur. «Cette haie est à vocation paysagère mais l’enjeu, c’est de faire des essais pour avoir une production de noisettes, ce qui n’existe presque plus sur le territoire », détaille Patrice Goutagny.

Parmi ces volontaires, Laetitia Silvert, venue avec ses deux filles. Contentes toutes trois de participer à une action en faveur de la biodiversité. « Nous connaissons bien les personnes qui s’occupent de ce projet », confie-t-elle. « Nous avions envie de participer à cette aventure parce que c’est important de favoriser le développement de cette zone et puis il y a vraiment beaucoup de travail. Plus nous sommes nombreux, plus ça fonctionne bien ! »

Et c’est dans 5 ans, le temps pour les noisetiers de grandir, que cette famille sera si son dévouement aura porté ses fruits.  

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