La boutique solidaire « la Maison d’Adèle », à Saint-Georges-de-Mons (Puy-de-Dôme), accompagne une quarantaine de familles démunies, contre 20 avant le COVID. Elle propose à l’achat des objets de seconde main des prix bas, pour récolter de l’argent qui ira à ceux qui en ont besoin.
Dans la Maison d’Adèle à Saint-Georges-de-Mons, on peut acheter ou donner toute sorte d’objets : meubles, vaisselles, vêtements ou encore linge de maison sont récoltés par les 10 bénévoles, triés puis mis à la vente à tout petit prix : « Par exemple, les vêtements coûtent entre 50 centimes et 8 euros. Pour des cas exceptionnels, des gens qui n’ont pas d’argent, on donne. On dépanne les familles en grande difficulté. Par exemple, pour une jeune maman qui va avoir un bébé et qui n’a rien, on lui fournit ce dont elle a besoin. Si elle peut, elle participe mais si elle ne peut pas ce n’est pas grave », explique Jacqueline Etchelar, responsable de la boutique et référente du territoire Combrailles-Sancy. Les dons qui ne peuvent pas être vendus sont transmis à Emmaüs, qui vient les chercher chaque semaine. Les stocks sont assez importants : « On a même le Leclerc qui nous a donné les invendus des soldes, on a aussi du linge neuf qui est abordable pour les petits budgets », se félicite Jacqueline Etchelar.
Publiée par Lili Lila Lili sur Vendredi 5 mars 2021
Aider les ménages dans le besoin
L’association, qui dépend du Secours Catholique, travaille avec des assistantes sociales du CCAS et CIAS de 20 communes alentours. Grace à l’argent récolté, Jacqueline Etchelar et les autres bénévoles prennent en charge des dossiers d’aide pour le loyer, pour les factures EDF, les factures d’eau ou pour accompagner les familles démunies dans leurs dépenses. Elle gère également des prêts auprès d’une banque. « Parfois, on demande de l’aide à Paris parce qu’on n’a pas assez d’argent. On a des dossiers qui font parfois 300 ou 400 euros », explique Jacqueline Etchelar. C’est après avoir connu des difficultés financières que Jacqueline Etchelar a décidé, à son tour, d’aider les autres : « Je suis maman de 6 enfants, j’ai été veuve à 48 ans. Le Secours Catholique m’a tendu la main quand j’en ai eu besoin. Maintenant, j’essaye de faire la même chose avec les autres. »
Avec la crise, le nombre de bénéficaires a doublé
La crise a aggravé la pauvreté dans les Combrailles, et de plus en plus de ménages font appel à la Maison d’Adèle : « Il y a de plus en plus de besoin. Cette année, on a aidé une quarantaine de familles. Avant le COVID, il y en avait une vingtaine, entre 20 et 25 environ. Ca a doublé. On voit bien que les gens sont en grande difficulté, surtout les mamans seules avec leurs enfants. On a aussi des personnes âgées qui n’arrivent plus à payer le chauffage par exemple », raconte Jacqueline Etchelar. Dans les Combrailles, les difficultés financières de la firme Aubert & Duval aggravent la précarité : « J’ai beaucoup de familles qui viennent parce que le mari ne peut plus travailler par exemple. Il n’y a pas grand-chose d’autre ici… », regrette Jacqueline Etchelar.
"On fait aussi des bons alimentaires [...]pour les gens en grosse difficulté qui n’ont plus de quoi manger"
Face à cette détresse, la Maison d’Adèle essaye d’adapter ses moyens : « On fait aussi des bons alimentaires dans des magasins alentours avec qui on a signé une convention, pour les gens en grosse difficulté qui n’ont plus de quoi manger. On leur fait un bon et ils vont s’acheter ce qu’ils ont envie, à par l’alcool et les vêtements qui sont interdits », précise Jacqueline Etchelar. Elle gère également 10 autres équipes dispatchées sur le territoire, entre Riom, Saint-Eloy-les-Mines et La Bourboule. Les locaux de La Maison d’Adèle se situent dans une habitation prêtée gracieusement par un habitant de Saint-Georges-de-Mons. La boutique est ouverte le jeudi et le premier et deuxième samedi de chaque mois de 9 heures à 11h30.