Annick Rouchon et son colistier risquaient une peine d'inéligibilité de 3 ans pour ne pas avoir déposé leur compte de campagne après les élections départementales. Or, les deux candidats du Front national sur le canton de Saint-Ours-les-Roches (Puy-de-Dôme) avaient été inscrits à leur insu.
Annick Rouchon et Juan-José Jaramillon Holguin avaient été convoqués le 19 janvier dernier par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand. La Commission nationale des comptes de campagne et des financement politiques leur reprochait de ne pas avoir déposé leur compte de campagne après les élections départementales de 2015. Or, les deux candidats du Front national sur le canton de Saint-Ours-les-Roches (Puy-de-Dôme) affirmaient avoir été inscrits à leur insu. Ils risquaient néanmoins une peine d'inéligibilité de 3 ans. Retenant la bonne foi de cette septuagénaire aveugle et du jeune homme, la justice ne les a finalement pas condamnés.
"Il n'y pas lieu de déclarer M. Jaramillo-Holguin et Mme Rouchon inéligibles" a conclu le tribunal administratif de Clermont-Ferrand, dans sa décision rendue le 26 janvier. Certes, aux yeux de la justice, les candidats ont "méconnu une obligation substantielle", à savoir déposer ses justificatifs de recettes et ses factures auprès de la Commission nationale des comptes de campagne (art L.52-12 du code électoral). Cependant, la bonne foi d'Annick Rouchon, âgée de 77 ans et non-voyante a pesé dans la balance. "En raison de son handicap et de son âge (...) Mme Rouchon ne pouvait avoir connaissance des obligations auxquelles les candidats auraient dû se conformer", a ainsi estimé le tribunal.
Aujourd'hui, celle qui s'est toujours défendue d'avoir voulu être candidate aux élections départementales de mars 2015 se dit "soulagée". Mais "l'affaire n'est pas réglée", selon elle. En effet, Annick Rouchon n'a aucune nouvelle de sa plainte déposée au printemps dernier contre des responsables du Front national pour "abus de faiblesse".