Des habitants du hameau de Prades à Saint-Pierre-Roche dans le Puy-de-Dôme redoutent les conséquences d'un projet de forage géothermique à grande profondeur. Ils craignent les potentielles nuisances, surtout si à terme du lithium était extrait de l'eau.
Le long de la départementale 986 à Saint-Pierre-Roche dans le Puy-de-Dôme, des panneaux en bois indiquent l’opposition des riverains à un projet de centrale géothermique. L'eau très chaude remontée à la surface servirait à la production d'électricité, 5 à 6 mégawatt, soit la consommation de 9 000 foyers. Une enquête publique débutera le 22 février. Le conseil municipal a donné son feu vert pour construire une centrale électrique, avec 9 voix pour et 2 contre. Joël Flandin, maire de Saint-Pierre-Roche (sans étiquette), explique : « Ce qui nous a séduits dans ce projet est qu’il s’agit d’une énergie constante, c’est de l’eau chaude qui est retirée en profondeur qui peut produire 24h sur 24 de l’électricité. Cela ne se fait pas seulement au niveau de la commune mais au niveau de la planète ».
Des riverains mobilisés
Dans ce hameau de 150 habitants, la mobilisation grandit. Les riverains redoutent les nuisances du chantier et les répliques sismiques autour des puits, de plus de 3 km de profondeur. Ils craignent aussi la construction d’une usine pour extraire du lithium, un produit très recherché pour la fabrication des piles et des batteries. Myriam Michon, du collectif Projet centrale géothermie profonde de Saint-Pierre-Roche, affirme : « La société TLS Géothermics nous a présenté un projet écolo, vert, pour faire de l’électricité propre. On n’est pas contre ce genre de projet. Par contre, on a découvert sur leur page Facebook, hier soir, que le principal attrait de cette société est l’extraction de lithium sur le Massif central ».
Deux réunions publiques
Mathieu Auxiètre, président de TLS Géothermics, rétorque : « Le lithium est une perspective qui existe mais c’est très prospectif. Aujourd’hui on ne sait pas si dans le Massif central il y aura du lithium dans les fluides géothermaux qu’on va rencontrer. Seul le forage le dira. Ca ne veut pas dire que si on en trouve on va l’exploiter sur place, à Prades. Mais ça pourra donner des mesures sur le potentiel de ce type d’exploitation. Aujourd’hui, les techniques pour extraire le lithium du fluide sont au stade de laboratoire ». Les deux parties vont pouvoir en débattre au cours de 2 réunions publiques prévues samedi 13 février. Les restrictions sanitaires imposent une limitation à 2 fois 30 personnes. Le sujet passionne, presque toutes les places ont été réservées.